L’engouement pour les maisons intelligentes s’intensifie d’année en année, et les gadgets connectés sont désormais financièrement accessibles à tous. Toutefois, se lancer dans la domotique sans préparation peut conduire à des erreurs fréquentes.
Noms d’appareils inappropriés et mauvais regroupements
Prenons l’exemple d’une pièce où chaque source lumineuse est nommée en fonction de son emplacement.
L’acquisition d’une première ampoule connectée est excitante. Le processus paraît simple : on visse l’ampoule et on la connecte à une application. Pour plus de commodité, un haut-parleur intelligent permet même de commander l’éclairage vocalement. Rapidement, on multiplie les ampoules, tant la première s’est révélée efficace.
C’est là que la simplicité peut s’évaporer. Si vous peinez à mémoriser la commande vocale pour contrôler une lampe spécifique dans une pièce donnée, vous avez sans doute négligé des étapes de configuration cruciales.
En effet, les noms des appareils domotiques, s’ils sont mal choisis, peuvent devenir un véritable casse-tête. Que vous optiez pour « ampoule verte » ou « lumière 1 », vous vous compliquez la tâche. Il faut préférer des appellations qui décrivent la position de l’ampoule, comme « lampe de chevet » ou « éclairage de fenêtre ». Évitez de numéroter les lumières, sauf si vous avez l’intention de les regrouper, comme les quatre ampoules d’un lampadaire.
En parlant de regroupement, il est impératif de classer les éclairages connectés par pièce. En associant un haut-parleur vocal au même groupe, vous n’avez plus à mémoriser les commandes. Il suffit de dire « éteignez les lumières ». Mais qu’en est-il des pièces dépourvues d’enceintes intelligentes ?
Nombre insuffisant d’enceintes intelligentes
La tentation d’utiliser une seule enceinte intelligente pour la commande vocale est forte. Ce n’est pas un mauvais point de départ, mais les meilleures commandes sont courtes et faciles à retenir.
Grâce à des éclairages bien groupés et des haut-parleurs intelligents, une commande comme « éteignez les lumières » devient un jeu d’enfant. Pour que cela fonctionne, il faut toutefois une enceinte intelligente dans chaque pièce équipée de lumières connectées. Si votre salon est la seule pièce avec une enceinte intelligente, la même commande sera inopérante dans la cuisine.
Nous recommandons d’acquérir plusieurs Echo Dot ou Google Home Mini, et de les disperser dans toute la maison, particulièrement dans les pièces dotées de prises et d’éclairages connectés. Le contrôle vocal en sera grandement simplifié.
Excès de types d’enceintes intelligentes
Bien qu’il soit conseillé de multiplier les haut-parleurs intelligents, il faut éviter de succomber à la tentation de multiplier les marques. Google, Amazon, Apple, voire Microsoft proposent des enceintes intelligentes. Chacune a ses forces et ses faiblesses (l’Invoke de Microsoft a surtout des faiblesses) et un choix judicieux s’impose avant de les installer chez soi.
Une fois une marque choisie, il est préférable de s’y tenir. Si votre salon est équipé d’un Google Home, votre cuisine d’un Amazon Echo et votre chambre d’un HomePod, la confusion sera inévitable. Chaque appareil a un mot d’activation différent. La dernière chose que vous voulez est de lancer un « Hey Google » alors que vous vouliez dire « Hey Siri ».
De plus, multiplier les enceintes intelligentes signifie augmenter le travail de configuration. Vous complexifiez votre quotidien, car il faut connecter tous les gadgets à l’application de chaque enceinte, apprendre les commandes vocales, et gérer la programmation et les routines dans différentes applications.
Choisissez un assistant vocal et restez fidèle à celui-ci. Si vous changez d’avis et préférez Google ou Alexa, effectuez une transition complète, même si vous la faites par étapes. Évitez de vivre en permanence avec différents assistants vocaux dans différentes pièces.
Négliger les interrupteurs d’éclairage
Si vous n’utilisez pas d’interrupteurs connectés, vous passez à côté d’un élément essentiel. Si vous avez des ampoules connectées dans toute la maison, vous avez probablement remarqué que les interrupteurs d’éclairage sont problématiques. Lorsqu’on éteint un interrupteur contrôlant une ampoule intelligente, on désactive toute son intelligence. Il est impossible de rallumer l’ampoule par la voix ou l’application : il faut rétablir l’interrupteur.
Il est difficile de perdre l’habitude d’utiliser l’interrupteur d’éclairage, en particulier quand on vit à plusieurs. Il est essentiel de résoudre ce problème pour tirer pleinement profit des ampoules connectées. Plusieurs options s’offrent à vous.
Vous pouvez remplacer vos interrupteurs classiques par des interrupteurs connectés. Ils ressemblent à des interrupteurs à bascule, mais au lieu de se bloquer en position haute ou basse, ils reviennent au neutre. L’électronique interne détermine si l’électricité est transmise, allumant ou éteignant la lumière.
Quelle que soit la façon dont vous allumez la lumière, par la voix, une application ou l’interrupteur, tout reste synchronisé. Cependant, il y a des inconvénients. Il faut câbler l’interrupteur, et la plupart des interrupteurs connectés exigent un fil neutre dans le boîtier, ce qui n’est pas le cas dans toutes les maisons. De plus, vous perdez les options de couleur proposées par les ampoules intelligentes.
Si vous voulez des couleurs d’ampoules connectées, ou que vous ne pouvez ou ne voulez pas remplacer les interrupteurs, l’objectif est d’empêcher l’utilisation de l’interrupteur classique. Pour les ampoules Philips Hue, Lutron propose le commutateur Aurora. Au lieu de câbler un nouvel interrupteur, l’Aurora se glisse par-dessus l’interrupteur existant et agit comme un variateur.
Si vous n’avez pas d’ampoules Philips Hue, vous pouvez envisager de bloquer l’interrupteur classique pour empêcher son utilisation. Si vos ampoules intelligentes proposent une télécommande, montez-la à proximité des interrupteurs classiques.
Une multitude de marques d’appareils et d’applications
Les gadgets domotiques sont à la mode. Chaque jour, un nouveau fabricant lance une version améliorée de gadgets connectés. Sans précaution, on se retrouve rapidement avec des ampoules Wyze, des prises Wi-Fi Kasa, un thermostat Ecobee et un Google Home.
Chacun de ces appareils est accompagné de sa propre application, et vous passerez votre temps à jongler d’une application à l’autre en essayant de vous souvenir laquelle correspond à quel appareil.
Pour limiter ce problème, privilégiez la même marque pour un maximum d’appareils. Si le fabricant de vos ampoules connectées fait aussi des prises intelligentes, essayez-les. Si vous êtes satisfait de vos ampoules, il y a de fortes chances que vous soyez également satisfait des prises de la même marque.
Si tout échoue, choisissez une application pour les piloter tous. Il s’agira probablement de l’application de votre assistant vocal : Alexa ou Google Assistant. Si vous possédez un hub intelligent comme SmartThings ou Hubitat, vous pouvez également utiliser son application pour les commandes.
Vous devrez quand même installer les autres applications, bien sûr. Mais vous pourrez généralement les masquer une fois la configuration et le couplage terminés.
Penser qu’il faut beaucoup d’équipement
Le problème commence parfois avant l’achat du premier gadget domotique. Si vous vous êtes abstenu de domotiser votre maison par peur des coûts ou de la perspective de remplacer chaque ampoule, interrupteur et appareil, rassurez-vous.
Il n’est pas nécessaire de tout remplacer d’un coup. Même si vous le pouviez, il ne faudrait pas le faire. Acheter autant d’appareils et essayer de les configurer pour que toute la famille les utilise serait une tâche insurmontable.
Au lieu de cela, commencez petit avec quelques appareils. Quelques ampoules connectées, une prise intelligente et une sonnette vidéo sont un excellent point de départ. Il est possible de démarrer pour un prix plus abordable qu’on ne le pense.
Envisagez de commencer par une seule pièce. Une chambre ou une cuisine connectée sont de bons points de départ et vous donneront une idée de la manière de vous étendre à d’autres parties de la maison.
Les maisons intelligentes n’ont pas à être compliquées ni frustrantes. Si vous n’êtes pas satisfait du fonctionnement de votre maison intelligente, prenez du recul et analysez ce qui ne va pas. La solution est souvent plus simple qu’on ne le croit, et quelques ajustements suffisent pour rendre votre maison intelligente plus facile et plus agréable à utiliser.