6 raisons pour lesquelles les Mac ne sont pas parfaits pour les jeux

Photo of author

By pierre



Les récents modèles de Mac et MacBook, propulsés par les puces de silicium conçues par Apple, offrent une puissance et une efficacité remarquables. Ceci conduit beaucoup à se demander : « Pourquoi, avec de telles performances, les jeux AAA ne sont-ils pas couramment disponibles sur les ordinateurs Apple ? »

Conscient de cette situation, Apple a introduit le Game Porting Toolkit lors de la WWDC 2023. Cet outil a pour but de simplifier le processus permettant aux développeurs d’adapter leurs jeux pour qu’ils soient nativement compatibles avec les Mac.

Malgré ces efforts, on n’observe pas un afflux massif de joueurs se précipitant vers les magasins Apple pour acquérir un Mac ou un MacBook spécifiquement pour jouer aux derniers titres. Voici les raisons qui expliquent ce phénomène.

1. Le coût élevé des Mac et MacBook

Le MacBook Air, malgré sa puissance, demeure une option coûteuse. Même le modèle M1 de première génération se situe aux alentours de 999 $. Bien que le Mac mini soit plus abordable (environ 599 $), il est important de noter qu’il nécessite l’achat supplémentaire de périphériques tels qu’un écran, un clavier et une souris, ce qui peut rapidement ajouter 150 $ à 200 $ au coût total.

En comparaison, il est possible d’acquérir l’un des meilleurs ordinateurs portables de jeu d’entrée de gamme pour moins de 700 $. De plus, assembler son propre PC de jeu permet d’optimiser le rapport qualité-prix et de maîtriser chaque dollar dépensé.

Pour les budgets les plus serrés, le marché de l’occasion offre un large choix de pièces détachées permettant de construire un PC gamer à moindre coût, en attendant de pouvoir investir dans des composants plus performants. Des experts comme Linus Tech Tips sur Youtube sont connus pour leurs configurations de PC gaming à partir de 500 $.

Ainsi, les joueurs cherchant à se lancer dans le gaming sans se ruiner privilégieront plus facilement un PC Intel ou AMD plutôt qu’un Mac.

2. L’impossibilité de mettre à niveau les ordinateurs Apple-Silicon

Les puces Apple-Silicon ont éveillé un intérêt certain pour le gaming sur Mac, mais elles constituent également l’un des principaux freins à son essor. Cela est dû à leur architecture de type SoC (System on a Chip) (Qu’est-ce qu’un SoC?).

Un SoC intègre tous les composants essentiels – le processeur, le GPU, la RAM et même le SSD – au sein d’un même circuit. Cette intégration permet une plus grande efficacité et une consommation d’énergie optimisée par rapport aux configurations traditionnelles.

Crédit d’image: Girts Ragelis / Shutterstock

Cependant, cette conception implique qu’il est impossible de mettre à niveau un ordinateur Apple-Silicon. Les machines de jeu sont réputées pour leur modularité. Il est ainsi possible d’améliorer progressivement une configuration de jeu, même en partant d’une base à 500 $, pour atteindre un niveau de performance beaucoup plus élevé si le budget le permet.

Même les ordinateurs portables gaming, dont le processeur et la carte graphique ne peuvent être remplacés, offrent souvent la possibilité d’augmenter la RAM et la capacité du SSD. Sur un MacBook Pro, si l’on est équipé d’un SSD de 512 Go et de 16 Go de mémoire unifiée, il est impossible de faire évoluer ces composants sans changer d’appareil.

3. L’absence de refroidissement actif sur les MacBook Air d’entrée de gamme

Le MacBook Air M1, étant le modèle d’ordinateur portable le plus abordable d’Apple, pourrait attirer les joueurs au budget limité. Cependant, cet ordinateur ne dispose pas de système de refroidissement actif. Il dépend uniquement de sa coque en aluminium pour dissiper passivement la chaleur de son SoC.

Crédit d’image : Apple/ Youtube

Cette solution peut suffire pour des tâches bureautiques légères, mais elle s’avère insuffisante pour le gaming. Lors de tests, il a été constaté que jouer à des jeux comme les Sims 4 sur un MacBook Air M1 entraîne une surchauffe notable après seulement 30 minutes. Qu’en serait-il pour des titres beaucoup plus exigeants tels que Call of Duty ?

Cette montée en température indique que l’ordinateur est probablement en train de brider les performances de son processeur ou de son GPU, ou des deux. Cela se traduit par des performances inférieures à celles attendues. À l’inverse, un ordinateur portable gaming tel qu’un Acer Predator, peut fonctionner à pleine puissance pendant des heures sans provoquer de baisse de performance.

4. L’absence de certaines applications de jeu essentielles sur macOS

De nombreux jeux nécessitent des applications tierces pour fonctionner correctement. Par exemple, plusieurs jeux s’appuient sur DirectX 12 pour le rendu visuel. Cependant, Apple ne prend pas en charge DirectX et a développé sa propre API, Metal. Ainsi, pour exécuter des jeux non compatibles avec Metal, il est nécessaire d’utiliser une couche de compatibilité telle que CrossOver.

Bien que CrossOver prenne désormais en charge DirectX 12, permettant de jouer à des jeux sur Mac en utilisant une couche de compatibilité, cette solution consomme davantage de ressources que l’exécution native du jeu sur le système d’exploitation.

De plus, même si certains développeurs adaptent leurs jeux à macOS pour une exécution native, certains titres e-sport exigent des services tiers, comme des logiciels anti-triche, pour fonctionner correctement. Comme la plupart de ces applications ne sont pas compatibles avec macOS, il est impossible de lancer ces jeux.

5. Un catalogue de jeux AAA limité sur macOS

Bien que les Mac accueillent désormais certains titres AAA, leur nombre reste inférieur aux attentes. Des jeux tels que Call of Duty: Modern Warfare II et Company of Heroes 3 ne sont par exemple pas disponibles sur Mac.

Même d’anciens titres populaires comme Grand Theft Auto V et Red Dead Redemption 2 ne sont pas nativement compatibles avec macOS. Pour y jouer, il est nécessaire d’utiliser une couche de compatibilité telle que CrossOver ou Wine.

Bien qu’il soit techniquement possible de jouer à ces jeux en utilisant ces applications, l’expérience de jeu n’est pas optimale car ces titres n’ont pas été conçus pour fonctionner sur un Mac. Toutefois, si vous êtes intéressé par un jeu spécifique mais ne possédez pas de PC gaming, il est conseillé de vérifier sa compatibilité avec votre Mac.

6. La qualité souvent inférieure des adaptations de jeux sur Mac

Crédit d’image : Apple

Étant donné que la plupart des jeux ne sont pas développés à l’origine pour les Mac, les développeurs doivent les adapter à macOS pour les rendre accessibles aux utilisateurs Apple. (Pour plus d’informations sur les différents types d’adaptation, vous pouvez consulter des sources externes qui expliquent la différence entre portage, remake, remaster et reboot). L’essentiel est que le développeur adapte un jeu initialement sorti sur une autre plateforme (comme la PlayStation 5) pour le rendre nativement compatible avec une autre (comme le PC).

Il est largement reconnu que de nombreuses adaptations de jeux AAA sur PC sont de mauvaise qualité. Les jeux portés depuis des consoles vers le PC présentent fréquemment des bugs, des problèmes graphiques et des baisses de performances. Si ces problèmes sont fréquents pour les adaptations PC, que les développeurs réalisent depuis des années, il est fort probable que les adaptations de titres AAA sur macOS souffriront des mêmes problèmes.

Apple doit redoubler d’efforts pour attirer les joueurs

La puissance et l’efficacité des Mac équipés de puces Apple-Silicon ont permis à de nombreux utilisateurs de profiter d’un ordinateur performant à un prix relativement abordable. Cependant, ils restent chers par rapport aux plateformes de jeux d’entrée de gamme et souffrent de limitations matérielles et logicielles en matière de gaming.

À moins d’un changement radical dans la perception qu’ont les joueurs, Apple devra faire davantage que de simplement améliorer son matériel. Il faudra une combinaison parfaite de demande des joueurs, de soutien des développeurs, d’avancées technologiques et d’autres facteurs pour véritablement révolutionner l’industrie du jeu, à l’instar de ce que l’App Store a accompli pour les smartphones que nous connaissons aujourd’hui.