Les navigateurs Web font taire les fenêtres contextuelles de notification ennuyeuses



« Ce site souhaite vous envoyer des notifications ! » Cette phrase est devenue une rengaine sur le web, une source d’irritation pour de nombreux utilisateurs. Une fonctionnalité, pourtant conçue avec de bonnes intentions, a été détournée par une multitude de sites pour perturber l’expérience de navigation. Heureusement, des navigateurs tels que Mozilla Firefox et Google Chrome ont décidé de prendre des mesures pour remédier à ce problème.

Pourquoi ces notifications sont-elles devenues si intrusives ?

À l’origine, les notifications web étaient censées améliorer l’expérience utilisateur en permettant aux applications web de vous informer de l’arrivée de nouveaux messages ou emails, même lorsque vous ne naviguez pas directement sur la page. L’idée était de rendre les applications web plus dynamiques et réactives. Alors, qu’est-ce qui a mal tourné ?

Le problème réside dans la façon dont les navigateurs ont géré ces demandes de notification. Au lieu d’une approche subtile, les utilisateurs se sont retrouvés bombardés de fenêtres pop-up difficiles à ignorer, dès la première visite d’un site web. De plus en plus de sites ont succombé à cette pratique, espérant ainsi fidéliser leur audience. Un site d’actualités, par exemple, pourrait envoyer des notifications pour informer ses lecteurs de la publication de nouveaux articles.

Ce n’est pas le concept de notifications qui pose problème, mais plutôt la manière agressive dont elles sont proposées. Les navigateurs auraient dû réagir plus tôt pour limiter la nuisance de ces fenêtres intempestives.

Mozilla Firefox ouvre la voie

Mozilla a été le premier acteur majeur à s’attaquer frontalement à cette problématique. La version 72 de Firefox, lancée le 7 janvier 2020, a introduit un changement significatif dans la gestion des notifications.

Désormais, au lieu d’une fenêtre pop-up imposante qui surgit dès l’accès à un site, une discrète bulle de dialogue apparaît dans la barre d’adresse, à gauche de l’URL. Cette bulle effectue un léger mouvement lors du chargement de la page, attirant subtilement l’attention.

Les utilisateurs conservent la possibilité d’activer les notifications pour un site en cliquant sur cette bulle et en sélectionnant « Autoriser les notifications ». S’ils ne souhaitent pas voir cette bulle, l’option « Ne jamais autoriser » est disponible, ou ils peuvent désactiver complètement les demandes de notification via les paramètres de Firefox.

Dans tous les cas, les fenêtres pop-up intrusives appartiennent désormais au passé. Mozilla a révélé, suite à des tests, que « près de 99 % des demandes de notification n’étaient pas acceptées, et 48 % étaient même activement refusées par les utilisateurs ».

Google Chrome 80 prend des mesures similaires

Google a suivi le mouvement avec la version 80 de Google Chrome, publiée le 4 février 2020. Ce changement ne sera pas immédiatement visible pour tous les utilisateurs. Google a annoncé que la nouvelle méthode de gestion des notifications sera activée automatiquement pour les personnes qui refusent régulièrement les demandes, ainsi que sur les sites où peu d’utilisateurs acceptent les notifications.

Pour activer manuellement cette fonctionnalité, l’utilisateur peut activer l’option « Utiliser une messagerie plus discrète ». Il faut pour cela saisir l’adresse chrome://flags/#quiet-notification-prompts dans la barre d’adresse de Chrome et valider avec la touche « Entrée ».

Une fois cette étape franchie, il est possible de régler les paramètres de notification de Chrome : menu > Paramètres > Paramètres avancés > Paramètres du site > Notifications et activer l’option « Utiliser une messagerie plus discrète (empêche les invitations à notification de vous interrompre) ».

Avec cette option activée, une icône de cloche apparaît à droite de la barre d’adresse de Chrome. Au survol, un message s’affiche : « Vous bloquez généralement les notifications. Pour autoriser ce site à vous avertir, cliquez ici. »

Comme pour Firefox, il est toujours possible d’activer les notifications si nécessaire. Les sites web ne peuvent plus importuner les utilisateurs avec des fenêtres pop-up intrusives qui brisent l’expérience de navigation.

Qu’en est-il d’Apple Safari et de Microsoft Edge ?

La nouvelle version de Microsoft Edge est basée sur le code Chromium, la même base que Google Chrome. Par conséquent, il est logique de s’attendre à ce que Microsoft Edge gère les notifications web de manière similaire à Google Chrome.

Pour l’instant, Apple n’a pas encore communiqué sur une éventuelle modification de la gestion des notifications dans Safari. Cependant, il est toujours possible de désactiver les demandes de notification dans les paramètres du navigateur. Il ne serait pas surprenant qu’Apple suive cette tendance et adopte une approche plus discrète.

Mise à jour : Apple a modifié la gestion des notifications de Safari en 2019, bien que cela ne les rende pas « plus discrètes » de la même manière que Firefox et Chrome. Les sites web ne peuvent plus afficher de demandes de notification au chargement d’une page, mais doivent attendre une interaction de l’utilisateur pour demander cette autorisation.

Pour information, Safari a été le premier navigateur majeur à bloquer les demandes de notification push sans interaction de l’utilisateur. Cela permet de réduire considérablement le spam. @Google Chrome et @firefox sont également en train d’expérimenter des fonctionnalités similaires. pic.twitter.com/IttYdgejRj

– Luc s ??‍? (@Lucas_Does_Tech) 9 octobre 2019