En quoi un investisseur providentiel est-il différent d’un capital-risque ?



Les contributeurs financiers privés se distinguent des investisseurs en capital-risque par de nombreux aspects, allant de l’ampleur, de la phase de développement et des exigences d’investissement, à leur degré d’implication dans l’entreprise et à leurs tactiques de sortie.

Les investisseurs jouent un rôle essentiel pour les entreprises. Une jeune pousse peut obtenir des fonds par diverses voies : financement de démarrage, financement de pré-amorçage, introduction en bourse (IPO), et séries A, B, C, D, etc.

Si vous avez déjà regardé l’émission de télé-réalité Shark Tank, vous connaissez peut-être des termes tels que « startups », « investisseurs », « financement » et « capitaux propres ».

Alors que les investisseurs providentiels engagent leur propre capital dans les startups, les investisseurs en capital-risque placent l’argent de la société d’investissement ou de la structure pour laquelle ils travaillent.

Examinons les différences entre un investisseur providentiel et un investisseur en capital-risque afin de déterminer lequel convient le mieux à votre startup.

Qu’est-ce qu’un investisseur providentiel ?

Les investisseurs providentiels sont des particuliers fortunés, souvent d’anciens entrepreneurs ou des professionnels prospères, qui financent des startups et des jeunes entreprises, généralement en échange de titres convertibles, de capitaux propres ou d’une part dans leur société. On les appelle également investisseurs d’amorçage ou « business angels ».

En injectant des capitaux substantiels, les investisseurs providentiels aident les startups à se développer. Ils interviennent généralement dans les premières étapes de l’entreprise pour encourager le développement de leurs produits ou services. Étant donné que les risques sont élevés, et que l’investissement peut ne pas être rentable, les investisseurs providentiels fixent une limite d’investissement, souvent autour de 10% de leur portefeuille global.

Bon nombre d’investisseurs providentiels accrédités respectent au moins un critère établi par la Securities and Exchange Commission (SEC) :

  • L’investisseur providentiel doit posséder un actif net d’au moins 1 million de dollars, indépendamment de son revenu ou de son statut matrimonial.
  • Son revenu annuel doit atteindre au moins 200 000 $ sur les deux dernières années, et il doit être fortement probable qu’il maintiendra ce niveau de revenu à l’avenir. Cette exigence passe à 300 000 $ s’il déclare ses impôts conjointement avec son conjoint.

Cependant, tous les investisseurs ne sont pas accrédités et ne répondent pas à ces critères. Certains deviennent investisseurs providentiels grâce à leur patrimoine élevé, leur réseau étendu et leur solide expérience dans le secteur, étant disposés à accepter les risques associés à l’investissement.

Les investisseurs providentiels se divisent en deux catégories principales :

  • Financeurs actifs : ces investisseurs apportent des montants modestes, mais possèdent une connaissance approfondie du secteur. Ils représentent un atout pour l’entreprise dans laquelle ils investissent, offrant des conseils pour protéger leurs participations et parfois s’impliquant dans la gestion.
  • Financeurs passifs : ils investissent dans des entreprises dont le potentiel de rentabilité est élevé. Ils préfèrent généralement rester en dehors de la gestion, la confiant à l’entrepreneur.

En outre, si vous cherchez un financement, vous pouvez consulter les listes d’investisseurs qualifiés dans votre région, qu’il s’agisse de groupes d’investisseurs providentiels ou de plateformes de financement participatif. Il est fréquent que des investisseurs providentiels investissent dans une entreprise dont ils connaissent personnellement le propriétaire ou le fondateur, et en qui ils ont confiance. Cela peut aussi être des amis ou des membres de la famille.

Qu’est-ce qu’un capital-risqueur (CR) ?

Un capital-risqueur (CR) est un investisseur affilié à une agence ou entreprise d’investissement professionnelle ou à une société de capital-risque. Il apporte des « capitaux » à des entreprises et startups en phase de démarrage qui présentent un fort potentiel de croissance et de rentabilité. Généralement, leurs investissements sont plus conséquents que ceux des investisseurs providentiels.

Comme les investisseurs providentiels, les sociétés de capital-risque cherchent des prises de participation dans l’entreprise en échange de leur financement. Parmi les sociétés de capital-risque bien connues, on trouve Sequoia Capital, Coinbase Ventures, Andreessen Horowitz, Kleiner Perkins et Accel.

Les sociétés de capital-risque collectent souvent des fonds auprès de tiers pour investir dans des entreprises en pleine croissance. Ces tiers peuvent être des investisseurs fortunés, des banques, des assureurs, des institutions financières, des fonds de pension, etc. Les sociétés de capital-risque soutiennent les jeunes pousses et leurs entrepreneurs qualifiés, en manque de fonds pour mettre en œuvre leurs idées.

De plus, les sociétés de capital-risque proposent non seulement des financements à long terme, mais elles assistent également les startups dans le développement de leurs produits et services, leur réseau d’affaires, leur expertise en gestion, leur stratégie publicitaire et commerciale, etc., en vue d’améliorer leurs opérations, leurs revenus et leur rentabilité.

Avantages des investisseurs providentiels pour les startups

  • Les chances d’obtenir un financement sont plus élevées car ils apprécient d’investir dans des startups naissantes dotées d’idées innovantes.
  • Ils prennent leurs décisions d’investissement de manière autonome, utilisant leurs propres capitaux.
  • L’emprunteur encourt généralement moins de risques avec les investisseurs providentiels. Ils renoncent souvent au remboursement en cas d’échec de la startup.
  • Ils possèdent souvent une solide connaissance des affaires, ayant été entrepreneurs ou étant propriétaires d’entreprises prospères.
  • Ils disposent d’un réseau étendu dans différents secteurs.

Avantages du financement par capital-risque pour les startups

  • Les sociétés de capital-risque fournissent des investissements importants, suffisants pour soutenir vos projets, produits et stratégies de développement.
  • Ils peuvent ne pas exiger de remboursement en cas d’échec de la startup.
  • Les CR sont des experts en affaires, capables de vous guider efficacement.
  • Vous bénéficiez d’excellentes opportunités de réseautage dans votre secteur d’activité.

Investisseur providentiel vs Capital-Risqueur

Voici quelques distinctions entre les investisseurs providentiels et les investisseurs en capital-risque selon divers critères :

#1. Critères d’investissement

Les investisseurs providentiels investissent dans une startup lors de ses premiers tours de financement. Ils peuvent également soutenir l’entreprise lors des étapes ultérieures, comme la phase de mise à l’échelle ou la phase de « Early Traction », parfois appelée Étape A. Généralement, ils suivent ce processus pour prendre leurs décisions :

  • Première prise de contact entre l’équipe dirigeante de la startup et l’investisseur via des réunions formelles, des recommandations, des conférences, etc.
  • Entretiens avec le fondateur pour comprendre son modèle économique, ses objectifs, ses performances actuelles, son développement et son potentiel de croissance future.
  • Définition des conditions d’investissement, des droits de l’investisseur et des stratégies de sortie.

Une fois tous ces éléments en place, les investisseurs providentiels peuvent décider d’investir.

De leur côté, les sociétés de capital-risque prennent le temps d’évaluer tous les détails de l’entreprise avant d’investir. Elles exigent que l’équipe dirigeante présente un argumentaire convaincant sur leurs modèles commerciaux, leurs idées, leurs performances, leurs résultats et leur potentiel de développement.

Ensuite, les sociétés de capital-risque et l’entreprise qui sollicite un financement négocient les termes de l’investissement. Si les deux parties sont d’accord, un protocole d’entente (MoU) est établi.

Les sociétés de capital-risque mènent également des études approfondies sur le secteur, le taux de croissance du marché et l’analyse concurrentielle. Elles évaluent les cycles de vie des produits, les canaux de distribution et la taille du marché. Une fois ces études terminées, elles exigent une transparence totale sur tous les aspects de l’entreprise, comme les rapports d’audit, les droits de veto des investisseurs et les pactes d’actionnaires.

Si l’évaluation est concluante, l’investissement est réalisé. Les sociétés de capital-risque ont tendance à être plus rigoureuses quant aux critères d’investissement et exigent que les startups atteignent des objectifs et des jalons prédéfinis.

#2. Opération

Les investisseurs providentiels peuvent ou non s’impliquer dans la gestion de l’entreprise, leur objectif principal étant souvent d’acquérir des participations pour en tirer des bénéfices.

À l’inverse, les investisseurs en capital-risque financent des startups et des entreprises en croissance en collectant des fonds auprès de diverses sources, telles que les hedge funds, les fonds de pension, les entreprises, les institutions financières, les banques ou les particuliers fortunés.

En général, les sociétés de capital-risque deviennent partenaires de l’entreprise dans laquelle elles investissent et collaborent étroitement avec le fondateur afin de contrôler et améliorer les performances de l’entreprise et augmenter ses bénéfices.

#3. Phase d’investissement

Les investisseurs providentiels financent une entreprise lorsqu’elle en est à ses débuts et manque de ressources pour développer ses produits et services. À ce stade, l’investisseur providentiel apporte le financement nécessaire pour que l’entreprise puisse structurer ses bases.

En revanche, les investisseurs en capital-risque financent des startups à un stade plus avancé, ayant déjà commencé à générer des revenus. Les entreprises doivent disposer d’un capital minimum pour fonctionner et présenter un potentiel de croissance.

#4. Montant de l’investissement

Les investisseurs providentiels investissent leur propre patrimoine, leurs investissements sont généralement limités, et inférieurs à ceux des CR. Ils fixent souvent un pourcentage, tel que 10 ou 20 % du portefeuille total de l’entreprise.

Selon la SEC, ils doivent avoir au moins 200 000 $ de revenu individuel au cours des deux dernières années ou 1 million de dollars d’actif net. L’investissement peut donc être aussi faible que mille dollars.

Dans de nombreux cas, l’investissement peut varier entre 25 000 $ et 100 000 $, voire plus. Si plusieurs investisseurs providentiels s’associent pour financer une startup (comme illustré dans de nombreux épisodes de « Shark Tank »), l’investissement moyen pourrait se situer autour de 750 000 $.

De leur côté, les sociétés de capital-risque fournissent un financement beaucoup plus important. Elles collectent des capitaux importants de diverses sources, leur permettant d’investir dans de nombreuses startups. Elles peuvent financer une seule entreprise avec plusieurs millions de dollars afin de soutenir sa croissance.

#5. Attentes de retour sur investissement

Les investisseurs providentiels financent les startups à leurs débuts, ils prennent des risques et recherchent donc une certaine part dans la propriété de l’entreprise, proportionnelle à leur investissement.

Contrairement aux investisseurs providentiels, les investisseurs en capital-risque n’ont pas de pourcentage de retour sur investissement fixe. Le taux de retour peut augmenter à mesure que l’entreprise se développe.

#6. Implication

Les investisseurs providentiels préfèrent généralement une implication minimale dans l’entreprise en termes de prise de décision, d’exploitation ou de gestion. Ils ne participent généralement pas aux activités quotidiennes de l’entreprise. S’ils le font, leur intervention est stratégique et non opérationnelle.

Les investisseurs en capital-risque, quant à eux, sont impliqués dans la gestion, la prise de décision et les activités quotidiennes de l’entreprise, tant au niveau opérationnel que stratégique. Leur objectif est une génération de revenus, de bénéfices et de croissance plus importante.

#7. Source du financement

Les investisseurs providentiels ont un patrimoine personnel élevé et investissent leurs propres fonds dans des startups prometteuses.

Les sociétés de capital-risque, elles, lèvent des fonds auprès de diverses sources, telles que les banques, les particuliers fortunés, les institutions financières, les entreprises, les fonds, les compagnies d’assurance et les fondations.

#8. Appétit pour le risque

Les investisseurs providentiels prennent des risques plus élevés en investissant dans une entreprise à ses débuts, alors que son succès ou sa rentabilité ne sont pas encore prouvés. L’incertitude est plus grande, donc l’enjeu est plus important.

Les sociétés de capital-risque prennent moins de risques que les investisseurs providentiels, car elles investissent dans des startups à un stade plus avancé, qui ont déjà généré des revenus et qui ont un potentiel de croissance confirmé. Ces entreprises ont donc une plus grande probabilité de succès.

#9. Diversification du portefeuille

Le portefeuille des investisseurs providentiels est généralement diversifié. Ils investissent dans des startups de différents secteurs émergents et ayant un potentiel de développement.

En revanche, les investisseurs en capital-risque ont des portefeuilles plus ciblés sur un secteur ou une industrie spécifique. Ils investissent généralement dans plusieurs startups, mais toutes appartiennent au même secteur ou à des secteurs similaires. Leur expertise sectorielle leur permet de faire des investissements plus fructueux.

#dix. Stratégie de sortie

Les investisseurs peuvent quitter une entreprise s’ils n’obtiennent pas les rendements escomptés ou pour d’autres raisons, et cesser leur soutien financier.

Si un protocole d’entente et des conditions de sortie sont clairement établis avant l’investissement, ils peuvent quitter la startup si leur décision est conforme aux conditions convenues. Une fois leur participation terminée, ils n’ont plus l’obligation d’investir dans l’entreprise.

En général, les investisseurs providentiels ont un horizon d’investissement à plus long terme. Ils peuvent retirer leur argent lors d’une acquisition, d’une fusion ou d’une introduction en bourse (IPO).

Les sociétés de capital-risque, elles, vendent souvent leurs participations dans un délai de cinq à sept ans, généralement par le biais d’une acquisition ou d’une introduction en bourse.

#11. Faiblesses

Les investisseurs providentiels ont des fonds limités, ce qui se traduit par des investissements plus modestes, pouvant freiner la croissance de l’entreprise qu’ils soutiennent. De plus, leur processus d’analyse préalable peut être moins rigoureux. Nombre d’entre eux s’appuient fortement sur leurs relations personnelles et leur intuition, au détriment des données factuelles, ce qui peut engendrer des pertes.

Les investisseurs providentiels s’engagent souvent sur le long terme, ce qui peut entraîner des frictions à l’avenir et des pertes financières potentielles.

Les sociétés de capital-risque, quant à elles, ont des attentes élevées pour les entreprises dans lesquelles elles investissent, et exigent souvent l’atteinte d’objectifs et de jalons à court et à long terme.

De plus, les sociétés de capital-risque effectuent des vérifications approfondies et interrogent les fondateurs pour s’assurer que l’entreprise répond aux critères d’investissement. Ils procèdent généralement à leurs investissements sur une période définie et disposent d’une stratégie de sortie claire.

Investisseurs providentiels Capital-risqueurs
Ce sont des particuliers fortunés qui investissent dans des startups en phase de démarrage et les développent en échange de participations. Il s’agit de sociétés d’investissement ou de professionnels d’une société d’investissement qui investissent dans des startups en croissance pour obtenir de meilleurs rendements.
L’investissement est plus faible. L’investissement est plus important.
Utilisent leurs propres fonds. Collectent des fonds auprès de différentes organisations.
Investissent dans des startups en phase de démarrage. Investissent dans des startups à un stade avancé.
La sélection repose sur l’expertise ou l’intuition personnelle. La sélection est effectuée par des experts.
Moins d’implication dans les opérations et la prise de décision. Implication active et stratégique dans les opérations et la prise de décision.
Risques plus élevés. Risques plus faibles.
Peuvent ne pas avoir de stratégie de sortie. Stratégie de sortie claire.
Portefeuille d’investissements diversifié. Investissent généralement dans un secteur spécifique.

Quand le financement par un investisseur providentiel est-il préférable ?

Le financement par un investisseur providentiel est préférable lorsque :

  • Vous venez de lancer votre entreprise : les investisseurs providentiels financent souvent plusieurs entreprises, sachant qu’elles ne seront pas toutes rentables. Ils contribuent à la croissance d’une entreprise à partir de zéro. Si votre idée et votre produit sont prometteurs, un investisseur providentiel pourrait être une option intéressante.
  • Vous souhaitez conserver davantage de contrôle : Si vous recherchez un financement tout en conservant un contrôle plus important sur votre entreprise et ses décisions, les investisseurs providentiels peuvent être une meilleure option. Ils sont moins susceptibles de s’immiscer dans vos opérations et vos décisions clés, et peuvent vous conseiller grâce à leur expertise en développement.

Quand le financement par capital-risque est-il préférable ?

Le financement par capital-risque est préférable lorsque :

  • Vous développez votre entreprise : si vous manquez de capitaux pour développer votre entreprise, et si vous êtes à un stade plus avancé, le capital-risque est une solution. Les sociétés de capital-risque peuvent injecter des sommes importantes pour transformer vos idées innovantes en produits fonctionnels.
  • Vous avez besoin d’aide à la gestion : les sociétés de capital-risque peuvent vous accompagner dans la gestion, les stratégies et les opérations.
  • Vous avez besoin d’un réseau plus large : les sociétés de capital-risque sont partenaires de nombreuses institutions financières, fondations et autres organisations, ce qui peut élargir votre réseau et votre clientèle.

Si ces deux options ne vous conviennent pas, vous pouvez envisager le financement participatif, qui permet de collecter des fonds auprès de nombreux contributeurs et de soutenir votre projet et sa croissance.

Conclusion

Les investisseurs providentiels et les investisseurs en capital-risque investissent tous deux dans des startups pour soutenir leur croissance et en tirer des bénéfices. Bien que les deux soient des investisseurs, leurs différences sont nombreuses, comme mentionné ci-dessus.

Ainsi, si vous êtes une startup en phase de démarrage, un investisseur providentiel peut être une bonne option. Si vous cherchez à développer votre produit et votre entreprise, vous pouvez envisager de vous tourner vers le capital-risque.

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