Les souris conçues pour les jeux massivement multijoueurs en ligne (MMO) ou les arènes de combat multijoueurs en ligne (MOBA) se distinguent par leur abondance de boutons. Ces périphériques offrent en réalité une extension de votre clavier, vous permettant d’assigner des fonctions personnalisées telles que des raccourcis clavier ou des macros.
Dans cet article, nous prendrons la Corsair Scimitar Pro comme exemple, car elle allie un prix abordable (environ 60 euros) à un logiciel de configuration performant. Nous apprécions également la Razer Naga Trinity (environ 75 euros), que nous avons classée parmi les meilleures souris gaming disponibles. Les principes de configuration que nous allons aborder devraient s’appliquer à toute souris programmable, à condition que vous puissiez personnaliser l’attribution des boutons.
Maximiser l’utilité des boutons additionnels
À l’état initial, les boutons supplémentaires d’une souris ne vous apportent pas grand-chose. Leur véritable valeur réside dans la personnalisation des macros et des raccourcis, adaptée à vos besoins spécifiques. Il est pertinent d’identifier les actions qui vous font perdre du temps, même celles qui semblent mineures. L’objectif n’est pas de gagner des minutes, mais plutôt de grignoter quelques secondes sur des tâches répétitives. Ces gains de temps cumulés amélioreront considérablement votre efficacité.
Par exemple, en tant qu’utilisateur de MacBook, j’utilise une souris en complément du trackpad intégré. Le passage d’un bureau virtuel à un autre est aisé avec le trackpad, mais l’utilisation d’une souris nécessite de maintenir la touche Ctrl et d’appuyer sur une touche fléchée, sollicitant ainsi ma main droite. J’ai donc assigné les changements de bureau à gauche et à droite aux boutons 4 et 5 de la souris, ce qui réduit mes mouvements. De même, pour naviguer entre les onglets Chrome (ou toute application à onglets), j’utilise les boutons 1 et 2, ce qui évite les combinaisons de touches ou les clics fastidieux.
Windows offre également une fonction de bureaux virtuels similaire à macOS, mais elle est souvent méconnue car elle nécessite des raccourcis clavier spécifiques (Windows + Ctrl + flèches directionnelles). L’attribution de ces raccourcis aux boutons de la souris rend l’utilisation des bureaux virtuels plus intuitive et permet d’organiser votre espace de travail.
Les adeptes des raccourcis clavier sont souvent attachés à leurs habitudes. Dans certaines applications, une saisie au clavier est plus rapide que l’utilisation de la souris, comme le savent bien les utilisateurs de vim. Cependant, dans un environnement informatique moderne, la souris reste un outil essentiel. Il est donc avantageux d’en exploiter tout le potentiel afin de ne pas ralentir votre flux de travail, surtout si vous disposez d’une souris aux nombreuses commandes.
Configuration de votre souris
Le processus de configuration dépend de la marque et du logiciel de votre souris, mais les outils fournis par les fabricants offrent généralement des fonctionnalités similaires. Le logiciel de Corsair, par exemple, se distingue par sa puissance, sa prise en charge complète des macros et la possibilité de créer différents profils. Vous pouvez associer un bouton à une séquence de frappes, offrant ainsi une liberté de personnalisation quasi illimitée.
La gestion de profils est particulièrement utile car elle permet de créer des « sous-macros » activées par d’autres boutons. J’ai assigné les boutons 10, 11 et 12 au changement de profils, avec un retour automatique au profil initial après une action. Cela me donne accès à 45 emplacements de macros potentiels, même si je ne les utilise pas tous. Vous pouvez ainsi configurer différents profils pour diverses applications ou jeux, sans altérer les fonctions de base des touches numériques.
Le logiciel iCUE de Corsair enregistre les profils directement sur la souris, assurant ainsi une configuration constante sur différents ordinateurs ou systèmes d’exploitation, une fonctionnalité pratique pour les systèmes à double démarrage.
Bien que l’utilisation de macros complexes soit attrayante, même l’assignation des touches fléchées gauche et droite aux boutons 1 et 2 peut faire gagner beaucoup de temps au quotidien. L’important est d’identifier vos besoins spécifiques et de structurer votre flux de travail autour de ceux-ci.
Optimisation avec des utilitaires additionnels
Vous réaliserez rapidement que les seuls raccourcis clavier sont limités. Heureusement, l’installation d’utilitaires complémentaires peut considérablement améliorer votre productivité.
AutoHotkey (Windows) : Si vous pensiez que 45 macros imbriquées étaient excessives, essayez des macros complètes. AutoHotkey est un langage de script puissant, initialement conçu pour les raccourcis et les macros. Au fil du temps, il est devenu un véritable langage de programmation, avec des boucles, des structures de contrôle, la capacité de lire et d’écrire des fichiers, de déplacer le curseur et de lancer des exécutables. Vous pouvez configurer les boutons de votre souris pour exécuter directement des scripts ou des actions AHK, étendant considérablement ses possibilités par rapport à ses fonctions de base.
BetterTouchTool (Mac) : Ce logiciel, exclusif à macOS, est une alternative à AHK pour Mac. Il est plus simple d’utilisation et offre la possibilité d’assigner des fonctions aux gestes du trackpad multi-touch, de personnaliser la Touch Bar et de contrôler Siri à distance. Bien qu’il n’ait pas la même puissance que AHK, il est très efficace pour macOS.