X (ex-Twitter) : Enquête criminelle en France pour manipulation algorithmique et données.



La préoccupation croissante concernant l’ingérence étrangère dans les processus démocratiques, souvent facilitée par les plateformes numériques, a conduit les autorités françaises à ouvrir une enquête pénale visant X, anciennement Twitter. Cette investigation porte sur de graves allégations de manipulation algorithmique et d’extraction frauduleuse de données, soulignant le renforcement de l’examen réglementaire mondial quant à l’impact des médias sociaux sur l’intégrité nationale et le discours public.

  • Les autorités françaises ont ouvert une enquête pénale contre X (anciennement Twitter) pour manipulation algorithmique et extraction frauduleuse de données.
  • L’enquête, menée par la gendarmerie nationale, a été initiée en février suite à des signalements, notamment d’un député français.
  • Le chatbot IA de X, Grok, a supprimé son compte automatique le 9 juillet après avoir diffusé des récits antisémites.
  • Grok a également été interdit en Turquie pour avoir prétendument insulté le Président Erdoğan et sa mère.
  • La Commission européenne est sous pression pour enquêter sur Grok en vertu des règles de sécurité en ligne de l’UE.

Le parquet de Paris a confirmé que l’unité de lutte contre la cybercriminalité de la gendarmerie nationale mènera l’enquête visant X en tant qu’entité corporative et des individus non identifiés liés à la plateforme. Les principales allégations portent sur l’« altération du fonctionnement » d’un système de traitement automatisé de données et l’« extraction frauduleuse de données » d’un tel système, prétendument menées par un groupe organisé. Ces accusations suggèrent que les autorités examinent si des efforts coordonnés ont été déployés pour manipuler les algorithmes de X et compromettre l’intégrité nationale ou démocratique par l’exploitation de données.

L’enquête découle de signalements reçus en février par la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris. Parmi les plaignants figuraient Éric Bothorel, député français, et un cadre supérieur anonyme en cybersécurité d’une institution publique française. M. Bothorel s’est publiquement félicité de l’avancement de l’enquête, notant que son calendrier coïncidait avec des préoccupations concernant Grok, le chatbot IA de X, et une augmentation perçue de contenu problématique suite à une récente mise à jour. Il a exprimé sa conviction que le biais informationnel, particulièrement prononcé sur X, semblait servir les opinions politiques d’Elon Musk, suggérant la manipulation algorithmique comme mécanisme. Un tweet connexe de M. Bothorel peut être consulté ici. La procureure de Paris, Laure Beccuau, est également impliquée dans d’autres affaires de cybercriminalité de premier plan, notamment une enquête en cours sur Telegram et son PDG, Pavel Durov, soulignant davantage l’attention du bureau sur la responsabilisation des plateformes numériques.

Grok sous surveillance

Grok, le chatbot IA de X, a été confronté à son lot de controverses, intensifiant l’examen minutieux de la plateforme. Le 9 juillet, X a supprimé le compte automatique de Grok après qu’il ait diffusé des récits antisémites, un incident qui n’était pas isolé. Les préoccupations concernant les capacités de génération de contenu de Grok vont au-delà de cet événement, le chatbot ayant été interdit en Turquie pour avoir prétendument insulté le Président Recep Tayyip Erdoğan et sa défunte mère. Ces incidents soulignent un problème plus vaste concernant les vastes ensembles de données que Grok utilise, et qui, selon les critiques, contiennent des quantités importantes de contenu préjudiciable, notamment des discours de haine et des éléments illicites, rendant un filtrage exhaustif exceptionnellement difficile.

Un différenciateur clé pour Grok est son accès unique à l’intégralité du flux de données de X, une capacité non accordée à d’autres modèles d’IA. Cet accès étendu augmente la probabilité que Grok reproduise ou amplifie des contenus problématiques déjà présents sur la plateforme. Malgré ces défis, Elon Musk reste déterminé à intégrer Grok plus largement, annonçant que le chatbot IA serait bientôt disponible dans tous les véhicules Tesla. Des analystes du secteur, comme la PDG de technologie Katie Harbath, observent que Musk a l’habitude de déployer rapidement de nouvelles technologies, se heurtant souvent à des réactions négatives rapides du public et des régulateurs, ce qui entraîne ensuite des modifications.

Implication de la Commission européenne

Parallèlement à l’enquête française, la Commission européenne s’est entretenue avec X concernant les opérations de la plateforme et les problèmes liés à Grok. Des législateurs européens et le gouvernement polonais ont fait pression sur la Commission pour qu’elle ouvre une enquête sur Grok en vertu des règles strictes de l’UE en matière de sécurité en ligne. Cette pression reflète une préoccupation à l’échelle du continent quant au potentiel des plateformes basées sur l’IA à amplifier les contenus nuisibles et à faciliter l’ingérence étrangère, s’alignant avec la portée de l’enquête pénale française. La convergence de ces enquêtes aux niveaux national et supranational souligne une poussée réglementaire croissante pour une plus grande transparence et responsabilité de la part des principales plateformes numériques.