La récente annonce du président Donald Trump, imposant une taxe de 25 % sur les marchandises importées du Japon et de la Corée du Sud, parallèlement à la révision des taux tarifaires pour une douzaine d’autres nations à compter du 1er août, marque une escalade significative dans la politique commerciale mondiale. Cette initiative, communiquée directement aux dirigeants étrangers, souligne la position énergique de l’administration en matière de commerce international, visant à remodeler fondamentalement les relations commerciales et à stimuler la fabrication nationale. Cette action a immédiatement suscité des inquiétudes quant à un potentiel ralentissement économique mondial et une vulnérabilité accrue à la récession, ouvrant la voie à une période de négociations intenses et d’incertitude.
- Le président Trump a annoncé une taxe de 25 % sur les importations japonaises et sud-coréennes, ainsi que des tarifs révisés pour douze autres nations, à compter du 1er août.
- Les nouveaux taux tarifaires varient de 25 % à 40 % pour plusieurs pays, incluant le Myanmar, le Laos, le Cambodge, la Thaïlande, la Serbie, le Bangladesh, l’Indonésie, l’Afrique du Sud, la Bosnie-Herzégovine, le Kazakhstan, la Malaisie et la Tunisie.
- Les marchés financiers ont réagi : l’indice S&P 500 a reculé de 0,8 % et le rendement des obligations du Trésor américain à 10 ans a bondi à près de 4,39 %.
- La base juridique de ces taxes, invoquant une « urgence économique », est contestée suite à une décision de la Cour des États-Unis pour le commerce international.
- Des déficits commerciaux significatifs persistent, notamment 69,4 milliards de dollars avec le Japon et 66 milliards de dollars avec la Corée du Sud en 2024.
- Une taxe additionnelle de 10 % est envisagée pour les nations alignées sur les objectifs politiques des BRICS.
Les nouveaux tarifs s’appliquent largement, avec des taux variant selon les pays. Les importations en provenance du Myanmar et du Laos seront taxées à 40 %, celles du Cambodge et de la Thaïlande à 36 %, de la Serbie et du Bangladesh à 35 %, de l’Indonésie à 32 %, de l’Afrique du Sud et de la Bosnie-Herzégovine à 30 %, et du Kazakhstan, de la Malaisie et de la Tunisie à 25 %. Ce « plan commercial sur mesure », selon les termes de Karoline Leavitt, attachée de presse de la Maison Blanche, marque une rupture avec les négociations commerciales multilatérales traditionnelles, privilégiant une pression directe et bilatérale. Le président Trump a mis en garde contre toute augmentation des taxes à l’importation en guise de représailles, menaçant de nouvelles hausses tarifaires.
Les réactions des experts soulignent les ramifications potentielles de ces actions unilatérales. Wendy Cutler, vice-présidente de l’Asia Society Policy Institute, a exprimé son inquiétude concernant les tarifs imposés au Japon et à la Corée du Sud, soulignant leur rôle de partenaires proches en matière de sécurité économique, notamment dans des secteurs critiques comme la construction navale, les semi-conducteurs et la coopération énergétique. Les États-Unis continuent de faire face à des désaccords commerciaux persistants avec d’autres partenaires majeurs, y compris l’Union européenne et l’Inde. Les discussions avec la Chine, où les exportations américaines sont déjà taxées à 55 %, représentent un défi plus complexe et à long terme. Le ministère du Commerce sud-africain a indiqué son intention d’accélérer les négociations pour un accord mutuellement bénéfique, bien qu’il ait qualifié les taux annoncés de représentation inexacte de la relation commerciale bilatérale.
Réponse du Marché et Implications Économiques
L’annonce a immédiatement eu un impact sur les marchés financiers. L’indice boursier S&P 500 a enregistré un recul de 0,8 % lors des échanges de lundi, tandis que le taux d’intérêt des obligations du Trésor américain à 10 ans a augmenté pour atteindre près de 4,39 %. Cette hausse des rendements du Trésor pourrait se traduire par des taux plus élevés pour les prêts à la consommation, y compris les prêts hypothécaires et les prêts automobiles, affectant ainsi l’activité économique générale. L’administration affirme que ces tarifs sont des remèdes aux déficits commerciaux persistants, malgré la valeur que les consommateurs américains accordent aux biens importés de ces nations.
Le président Trump a invoqué une urgence économique pour imposer unilatéralement ces taxes, une base légale actuellement contestée. Une décision rendue en mai par la Cour des États-Unis pour le commerce international a suggéré que le président avait outrepassé son autorité, une décision à laquelle l’administration fait désormais appel. Stratégiquement, l’impact de la remise en question de partenaires asiatiques clés comme le Japon et la Corée du Sud reste incertain, notamment compte tenu de leur rôle potentiel dans le contrebalancement de l’influence économique de la Chine. Le président Trump a déclaré que ces tarifs « peuvent être modifiés, à la hausse ou à la baisse, en fonction de nos relations avec votre pays », signalant une période de négociation continue. Cependant, la période de trois semaines avant l’entrée en vigueur le 1er août est jugée insuffisante par certains analystes pour des discussions significatives. Josh Lipsky, président de la section Économie internationale à l’Atlantic Council, considère ce court délai comme un signal fort que l’administration est sérieuse quant à la plupart de ces tarifs, plutôt que de les utiliser simplement comme une posture de négociation.
Déficits Commerciaux Persistants et Perspectives Futures
Malgré les efforts et les accords précédents du premier mandat du président Trump, des déséquilibres commerciaux significatifs persistent. Le Bureau du recensement a rapporté un déficit commercial de 69,4 milliards de dollars en biens avec le Japon et de 66 milliards de dollars avec la Corée du Sud en 2024, soulignant l’écart persistant entre les exportations et les importations américaines. Des taux tarifaires distincts de 25 % sur les automobiles dans le monde entier et de 50 % sur les importations d’acier et d’aluminium font également partie de cette vaste politique. Les accords passés, tels que l’accord commercial remanié avec la Corée du Sud en 2018 et un pacte commercial limité sur l’agriculture et le numérique avec le Japon en 2019, ont été salués comme des succès par l’administration, mais ne semblent pas avoir pleinement répondu aux objectifs commerciaux à long terme de l’administration.
L’administration prévoit que les recettes tarifaires contribueront à compenser les réductions d’impôts promulguées le 4 juillet. Cependant, cette stratégie pourrait transférer une plus grande part de la charge fiscale fédérale sur les consommateurs de la classe moyenne et à faible revenu, les importateurs étant susceptibles de répercuter une grande partie des coûts accrus. En outre, le président Trump a indiqué que les pays alignés sur les objectifs politiques des BRICS – le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Indonésie, l’Iran et les Émirats arabes unis – feraient face à un tarif supplémentaire de 10 %. Cette approche globale et assertive de la politique commerciale suggère que les relations économiques internationales resteront un axe central et dynamique pour l’administration actuelle.