Une récente action réglementaire de la Chine contre le leader des semi-conducteurs **Nvidia Corporation** a mis en lumière l’escalade des différends commerciaux et technologiques entre Pékin et Washington. Des accusations de violations anti-monopole, découlant spécifiquement de l’acquisition de Mellanox Technologies par Nvidia en 2020, ont rapidement affecté la performance boursière de Nvidia et signalent une intensification plus large de la compétition géopolitique pour le leadership technologique.
L’Administration d’État pour la Régulation du Marché (SAMR) de Chine, l’autorité antitrust du pays, a déclaré qu’une enquête préliminaire indiquait que Nvidia n’avait pas pleinement respecté les conditions imposées lors de son acquisition de Mellanox, une entreprise de réseaux et de transmission de données, pour 6,9 milliards de dollars. Bien que la déclaration officielle n’ait pas précisé de sanctions immédiates, elle a affirmé qu’une « enquête approfondie » serait menée. L’accord Mellanox, finalisé en 2020, avait auparavant reçu l’approbation conditionnelle des régulateurs chinois. Nvidia n’a pas encore commenté publiquement ces développements.
Ces actions contre Nvidia ne sont pas isolées; elles surviennent au milieu d’une série de contrôles accrus de Pékin sur l’industrie américaine des puces. Parallèlement, le ministère chinois du Commerce a lancé une enquête antidumping sur certaines puces de circuits intégrés (CI) analogiques importées des États-Unis, qui incluent des puces courantes largement produites par des entreprises telles que **Texas Instruments** et **ON Semiconductor**. Le ministère a également ouvert une enquête anti-discrimination, examinant les mesures américaines ciblant le secteur national chinois des puces.
Le calendrier de ces mesures réglementaires coïncide avec des discussions commerciales de haut niveau entre les États-Unis et la Chine actuellement en cours à Madrid. Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, rencontre le vice-Premier ministre chinois He Lifeng pour négocier des questions cruciales, notamment les tarifs douaniers et les implications pour la sécurité nationale, en particulier concernant la propriété de la plateforme de médias sociaux **TikTok**. Cette série marque la quatrième d’une série de discussions, après des réunions précédentes à Londres, Genève et Stockholm, qui ont déjà abouti à plusieurs pauses de 90 jours sur l’escalade des tarifs réciproques, évitant un conflit commercial à grande échelle.
Nvidia est apparue comme un acteur central de cette rivalité technologique et économique en cours. La flambée mondiale de la demande en **intelligence artificielle** a considérablement alimenté le besoin de processeurs avancés de Nvidia, propulsant l’entreprise parmi les plus valorisées au monde. Parallèlement, Nvidia a navigué dans un paysage complexe de restrictions d’exportation américaines sur les puces destinées à la Chine, restrictions qui ont été renforcées par l’administration du président **Donald Trump**. Il est à noter que l’administration Trump a approuvé la demande de Nvidia en juillet de vendre son unité de traitement graphique H20 à la Chine, une variante moins puissante spécifiquement conçue pour se conformer aux mesures de contrôle des exportations américaines existantes.