SpaceX fait progresser rapidement son programme monumental Starship, une entreprise cruciale destinée à remodeler à la fois le vol spatial commercial et les ambitieux plans d’exploration lunaire de la NASA. Suite au succès sans précédent du vol d’essai 10, qui a atteint tous ses objectifs principaux, l’entreprise a entamé une phase de préparation remarquablement rapide pour son prochain lancement, signalant une trajectoire de développement accélérée pour ce système de fusée imposant.
Ce rythme renouvelé a été souligné par un récent essai de mise à feu statique du propulseur Super Heavy désigné pour le vol d’essai 11 de Starship. Le dimanche 7 septembre 2025, le propulseur B15, solidement arrimé à l’installation Starbase de SpaceX au Texas, a allumé avec succès l’ensemble de ses 33 puissants moteurs Raptor pendant environ dix secondes. Cette évaluation pré-lancement cruciale, dont des preuves vidéo ont été publiées sur le profil de SpaceX sur X, vise à valider l’intégrité et la sécurité du véhicule, poussant l’entreprise vers un lancement potentiel du vol d’essai 11 avant la fin du mois, témoignant de sa volonté d’une cadence opérationnelle rapide.
Le récent vol d’essai 10, lancé le 26 août, a représenté une avancée décisive après une série de revers de développement importants. Alors que des tentatives antérieures d’atteindre une cadence rapide similaire avaient été entravées par des incidents comme une explosion lors du ravitaillement cryogénique du Ship 36, conduisant au remplacement par le Ship 37, le vol 10 a marqué un succès complet. Pour la première fois, le véhicule intégré Starship et Super Heavy a exécuté une séparation à chaud réussie. Par la suite, le propulseur Super Heavy a effectué un amerrissage contrôlé en douceur, tandis que l’étage supérieur de Starship a atteint l’insertion orbitale, déployé sa charge utile, exécuté une rentrée atmosphérique et réalisé son propre amerrissage en douceur dans l’océan Indien. Cette réussite a donné un élan considérable à un programme qui avait précédemment connu des explosions d’étage supérieur en vol lors de chacun de ses trois lancements précédents cette année.
Malgré ces récents triomphes, le calendrier ambitieux de Starship fait l’objet d’un examen considérable, en particulier concernant son rôle contractuel en tant que Système d’Atterrissage Humain (HLS) pour la mission Artemis 3 de la NASA. Cette mission, actuellement prévue pour 2027, vise à faire atterrir des astronautes sur la Lune pour la première fois depuis la fin du programme Apollo en 1972. Les progrès du développement du lanceur ont été notamment critiqués par l’ancien administrateur de la NASA, Jim Bridenstine, lors d’une audition du Comité sénatorial le 3 septembre, où il a cité les nombreux jalons non atteints de Starship, soulevant des questions quant à sa préparation pour l’objectif crucial de 2027.
Parmi les défis techniques les plus redoutables figure la dépendance de Starship au ravitaillement orbital pour achever son voyage lunaire. Le véhicule, de par sa conception, épuisera une grande partie de son carburant pour atteindre l’orbite terrestre, nécessitant jusqu’à une douzaine de lancements Starship supplémentaires pour transférer le carburant cryogénique vers l’atterrisseur lunaire d’Artemis 3. Cette manœuvre complexe implique la démonstration du transfert de carburant cryogénique entre véhicules dans l’espace, un exploit qui reste sans précédent. De plus, SpaceX est tenue de réaliser avec succès un atterrissage de démonstration de Starship sans équipage sur la Lune avant que la NASA ne qualifie le véhicule pour les missions d’astronautes habitées, ajoutant une autre condition préalable essentielle à sa feuille de route de développement déjà exigeante.