SpaceX a conclu avec succès son onzième vol d’essai de Starship, marquant un moment charnière alors que l’entreprise se prépare à passer à une nouvelle génération de sa fusée colossale. Ce dernier lancement et l’atterrissage ultérieur dans l’océan signifient l’aboutissement d’une phase de développement axée sur des améliorations itératives, ouvrant la voie à des variantes spécifiquement conçues pour des missions lunaires et martiennes ambitieuses. L’importance stratégique de ces avancées ne peut être surestimée, car Starship est positionné pour être le pivot de la future exploration humaine au-delà de l’orbite terrestre.
La récente mission, partie de Starbase au Texas, a vu l’étage supérieur de Starship s’élever dans l’espace, tandis que le booster Super Heavy a effectué un atterrissage contrôlé dans le golfe du Mexique. Ce vol a reflété des tentatives réussies précédentes, y compris le déploiement d’une charge utile de satellites Starlink simulés et le test critique de nouveaux matériaux de bouclier thermique lors de la rentrée atmosphérique. Ces tests incrémentaux sont conçus pour valider des capacités opérationnelles de plus en plus complexes, rapprochant le programme de ses objectifs ultimes.
Les futures itérations de Starship devraient intégrer des améliorations significatives, cruciales pour maintenir une présence humaine lors de missions spatiales prolongées. Parmi celles-ci figurent des adaptateurs d’amarrage et d’autres modifications structurelles nécessaires au ravitaillement en orbite. Ce processus complexe implique le rendez-vous de plusieurs Starships et le transfert de quantités substantielles de propergol cryogénique en orbite, une capacité essentielle pour atteindre le delta-v requis pour le transit dans l’espace lointain.
La présidente de SpaceX, Gwynne Shotwell, a déclaré que ces prototypes améliorés représentent les véhicules capables de transporter des humains vers la Lune et Mars. L’entreprise prévoit que ces modèles avancés commenceront les tests en vol d’ici la fin de l’année ou au début de la suivante. Cela s’aligne sur la vision d’Elon Musk, qui a projeté une mission de ravitaillement en orbite à grande échelle utilisant deux Starships dans l’année à venir, un calendrier que la NASA avait précédemment anticipé pour 2024.
Le ravitaillement en orbite est l’une des plusieurs étapes critiques de développement qui doivent être franchies avant que Starship puisse entreprendre des atterrissages habités sur la surface lunaire, un exploit actuellement prévu pour 2027. Le programme Artemis, dans le cadre duquel SpaceX a obtenu un contrat de plus de 3 milliards de dollars en 2021, repose sur le fonctionnement réussi de plusieurs vaisseaux ravitailleurs Starship pour fournir suffisamment de propergol pour une mission d’atterrissage lunaire. Cette initiative place SpaceX à l’avant-garde d’une nouvelle course spatiale internationale, en particulier en ce qui concerne l’exploration lunaire.
Malgré les progrès du programme, les conseillers de sécurité de la NASA ont déjà exprimé des préoccupations concernant le rythme de développement de certains composants d’atterrisseurs lunaires, avertissant que des retards pourraient entraver les objectifs lunaires des États-Unis. Un objectif primordial pour SpaceX reste la réussite d’un atterrissage d’essai sur le terrain difficile de la Lune.
En tant que fusée la plus puissante jamais construite, Starship a des implications significatives au-delà de l’exploration de l’espace lointain. Sa capacité de charge utile accrue est vitale pour le déploiement de satellites Starlink de nouvelle génération, soutenant les initiatives d’Internet haut débit étendues de SpaceX. De plus, c’est la technologie fondamentale de l’ambition à long terme de Musk d’établir des avant-postes humains sur Mars.