Rendezvous Robotics lance les « tesserae » pour bâtir en orbite.

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By pierre



Le défi de plusieurs décennies que représente la construction de structures expansives en orbite, longtemps entravé par les contraintes physiques des coiffes de fusée, est sur le point de connaître une transformation significative. Un nouveau paradigme émerge, passant de modules statiques pré-assemblés à des systèmes dynamiques et reconfigurables. Rendezvous Robotics est à l’avant-garde de cette évolution, introduisant une approche novatrice qui promet de débloquer une échelle et une adaptabilité sans précédent pour les futures missions spatiales.

Pendant des générations, l’ingénierie des structures spatiales a été dictée par une contrainte fondamentale : les composants doivent tenir ou se plier à l’intérieur de la coiffe d’une fusée. Cette limitation rend nécessaires des processus d’assemblage en orbite complexes et longs, comme l’illustre la Station spatiale internationale, dont la construction a nécessité des dizaines de lancements et plus de 100 milliards de dollars. De plus, une fois assemblées, ces structures massives sont largement immuables, offrant peu de flexibilité pour la modification ou la mise à niveau.

Rendezvous Robotics vise à transcender ces barrières traditionnelles grâce à sa technologie innovante de « tesselles ». Ces tuiles modulaires, emballées à plat, sont conçues pour être lancées en piles denses, minimisant ainsi le volume de lancement. Une fois en orbite, elles exploitent l’assemblage autonome en essaim et l’électromagnétisme pour s’accrocher magnétiquement les unes aux autres, formant des structures complexes sans intervention humaine ou robotique traditionnelle.

Ce qui distingue les tesselles, c’est leur reconfigurabilité inhérente. Contrairement aux assemblages fixes, ces tuiles peuvent être désolidarisées et réarrangées via des commandes logicielles. Cette capacité dynamique permet la création d’actifs spatiaux plus grands et plus puissants – tels que des antennes étendues et des radiateurs pour les systèmes à haute puissance – qui étaient auparavant irréalisables en raison des restrictions de volume de lancement. La capacité de modifier, de remplacer des composants ou de mettre à niveau des structures après le déploiement offre une flexibilité opérationnelle substantielle et prolonge la longévité des missions.

Les prototypes actuels de tesselles ont approximativement la taille d’une assiette et une épaisseur d’un pouce, chacune étant équipée de son propre processeur, de divers capteurs et d’une batterie. Conçue pour une fabrication de masse rentable, l’équipe envisage de faire évoluer ces tuiles jusqu’au diamètre complet d’une coiffe de fusée, améliorant ainsi leur utilité et leur capacité pour la construction orbitale à grande échelle.

Cette technologie est issue des recherches d’Ariel Ekblaw au MIT et a été incubée à l’Aurelia Institute. Pour commercialiser cette innovation, Ariel Ekblaw a cofondé Rendezvous Robotics avec Phil Frank, un vétéran du secteur des télécommunications qui en est le PDG, et Joe Landon, un dirigeant expérimenté du secteur spatial, actuellement président, dont le parcours inclut des rôles au sein de l’activité de satellites commerciaux de Boeing et la direction de la R&D chez Lockheed Martin Space. La société a été officiellement créée aux alentours de Thanksgiving 2024 et son siège social est situé près de Denver.

Sources