Quelle est la différence, lequel est le meilleur ?



Points essentiels à retenir

  • L’installation d’OpenBSD et de FreeBSD diffère considérablement. OpenBSD cible les utilisateurs expérimentés avec une interface épurée, tandis que FreeBSD propose un processus d’installation plus convivial.
  • OpenBSD se focalise sur la sécurité et la rigueur du code. FreeBSD, quant à lui, se présente comme un système d’exploitation polyvalent, ayant prouvé sa valeur dans l’infrastructure web.
  • La documentation de FreeBSD est plus complète, avec un manuel détaillé accessible aux experts comme aux novices. Celle d’OpenBSD, plus austère, s’adresse principalement aux utilisateurs avancés.

OpenBSD et FreeBSD sont issus du projet initial Berkeley Software Distribution (BSD), développé à l’UC Berkeley entre la fin des années 1970 et les années 1990, et sont orientés vers les serveurs.

Ces projets open source, populaires, constituent une alternative crédible à Linux. Mais quelles sont leurs différences et lequel vous convient le mieux ?

Processus d’installation : Comparaison OpenBSD et FreeBSD

OpenBSD et FreeBSD proposent des programmes d’installation permettant de partitionner et d’installer ces systèmes sur un ordinateur, à l’instar des distributions Linux. Cependant, l’expérience d’installation varie considérablement entre les deux.

L’installation d’OpenBSD requiert une bonne connaissance de l’informatique. L’interface est minimale : après avoir téléchargé l’image d’installation depuis le site web, comme pour Linux, il faut la copier sur un support et démarrer la machine.

Le démarrage aboutit à une console ; il n’y a pas d’installation graphique ni de mode « live » comme on en trouve sur les distributions Linux. L’installation se réalise via le terminal en répondant à des questions sur la langue du clavier et la localisation.

En cas d’erreur, il faut interrompre le processus et recommencer. Ce mode d’installation est comparable à celui des distributions destinées aux experts comme Arch ou Gentoo.

L’étape suivante consiste à choisir les « jeux de fichiers » à inclure dans le système. Il est conseillé aux débutants d’utiliser les valeurs par défaut. Il faut ensuite définir le mot de passe root et créer les autres utilisateurs. Le système est ensuite prêt à être utilisé.

Le programme d’installation de FreeBSD, bien que textuel, est visuellement plus soigné. Il rappelle l’installation de jeux sur MS-DOS dans les années 1990.

Il guide l’utilisateur à travers la configuration d’une machine FreeBSD : formatage des partitions (appelées « tranches » par FreeBSD), sélection des logiciels, configuration de la connexion Internet et des utilisateurs, et paramétrage du fuseau horaire.

Bien que plus convivial, le processus d’installation de FreeBSD suppose une familiarité avec les systèmes de type Unix, tout comme celui d’OpenBSD.

FreeBSD se distingue par un programme d’installation plus intuitif, qu’il est possible de parcourir sans manuel si vous avez déjà installé un système d’exploitation.

Utilisations et applications

OpenBSD et FreeBSD ont tous deux émergé du projet 386BSD visant à porter le code BSD sur les processeurs Intel 80386, mais ils ciblent des marchés différents.

OpenBSD a été créé par Theo De Raadt suite à des désaccords avec d’autres développeurs de NetBSD, lui-même issu de 386BSD.

La réputation d’OpenBSD repose sur son obsession de la sécurité. Le site officiel du projet indique que, en septembre 2023, seulement deux failles distantes ont été découvertes dans l’installation par défaut « depuis très longtemps ».

OpenBSD était initialement utilisé pour construire des routeurs et des passerelles, souvent avec des composants de récupération, par les petits fournisseurs d’accès dans les années 1990. Bien que le matériel dédié soit devenu plus courant avec la consolidation du secteur, OpenBSD reste centré sur la sécurité et la qualité du code.

Cet engagement envers la rigueur technique explique pourquoi certains composants d’OpenBSD, tels qu’OpenSSH et tmux, ont été largement adoptés en dehors de cet écosystème. OpenSSH est même installé par défaut sur Windows 10 et 11.

FreeBSD, bien que principalement orienté vers les serveurs, se présente comme un système plus polyvalent.

Comme OpenBSD, FreeBSD a joué un rôle majeur dans l’infrastructure des entreprises web pendant le boom des années 1990. Yahoo, par exemple, s’appuyait énormément sur FreeBSD, et le réseau de diffusion de contenu Open Connect de Netflix gère une grande partie du trafic de streaming.

Qualité de la documentation

OpenBSD et FreeBSD mettent tous deux à disposition de la documentation sur leurs systèmes.

La documentation d’OpenBSD est, à l’image du reste du système, concise et destinée aux experts. Le site web du projet, visuellement ancré dans les années 1990, contraste avec les thèmes graphiques recherchés des versions d’OpenBSD.

En plus de ses pages de manuel, OpenBSD maintient une section FAQ très complète, qui fait office de manuel. Celle-ci couvre des aspects précis, comme l’installation et la sécurisation du système.

L’approche de FreeBSD en matière de documentation est plus aboutie. Outre des pages de manuel bien rédigées, FreeBSD propose un manuel de référence. Ce dernier est suffisamment détaillé pour servir de référence aux experts, tout en étant accessible aux débutants grâce à des explications claires des concepts de base.

La qualité de la documentation de FreeBSD surpasse celle d’OpenBSD.

Implémentation du pare-feu

OpenBSD et FreeBSD mettent tous deux l’accent sur la sécurité, notamment en proposant un pare-feu.

Fidèle à son approche axée sur la sécurité, OpenBSD a développé son propre pare-feu, pf (Packet Filter). À l’instar d’autres composants, PF a été porté sur d’autres systèmes, notamment macOS, qui est basé en partie sur FreeBSD.

FreeBSD utilise également PF comme principal pare-feu, mais les alternatives IPFW et IPFILTER sont également disponibles. Le manuel de FreeBSD consacre la plus grande partie à PF, tout en précisant que leur version diffère de celle d’OpenBSD.

La configuration d’un pare-feu sur ces deux systèmes demande du temps et de l’expertise pour qu’ils puissent servir de routeur. OpenBSD se distingue pour ceux qui veulent construire un routeur par eux-mêmes, en raison de sa focalisation sur la sécurité.

Environnements de bureau

Bien qu’OpenBSD et FreeBSD soient conçus principalement pour les serveurs, ils peuvent être utilisés comme systèmes de bureau.

OpenBSD permet d’installer un serveur X et l’environnement de gestion de fenêtres FVWM. L’apparence rappelle les années 1990. Il est possible d’installer d’autres environnements via le gestionnaire de paquets.

FreeBSD propose les mêmes gestionnaires de fenêtres et environnements de bureau que ceux que l’on trouve sur les distributions Linux.

L’installation d’une interface graphique est légèrement plus complexe sur les deux systèmes, comme sur Arch ou Gentoo. FreeBSD se démarque en permettant l’installation de systèmes de bureau complets, comme TrueOS ou MidnightBSD, qui sont livrés avec un bureau prêt à l’emploi.

Support matériel : Comparaison OpenBSD et FreeBSD

Si la prise en charge des pilotes open source et propriétaires sur Linux vous semble limitée, elle l’est encore plus sur les systèmes d’exploitation basés sur BSD, du moins pour une utilisation sur un poste de travail.

Les principaux défis, comme sur Linux, concernent la gestion des cartes graphiques et du Wi-Fi.

OpenBSD prend en charge les chipsets AMD et Intel, mais pas Radeon, en raison du manque d’informations techniques fournies aux développeurs. De nombreux pilotes Wi-Fi sont cependant disponibles.

FreeBSD prend en charge les principaux fabricants de cartes graphiques ainsi que le Wi-Fi.

Comme avec la plupart des distributions Linux modernes, X fonctionne, sur les deux systèmes, sans nécessiter de configuration particulière. Par défaut, les systèmes fonctionnent en mode console, étant orientés vers les serveurs. La connexion au Wi-Fi est également plus complexe, tandis que les connexions filaires fonctionnent généralement immédiatement.

Gestion des paquets dans FreeBSD et OpenBSD

OpenBSD et FreeBSD proposent tous deux une gestion des paquets pour faciliter l’installation des logiciels, à l’instar des distributions Linux. Il est possible de compiler les « ports » à partir des sources, mais il existe également des paquets binaires précompilés. Cette dernière approche est de plus en plus courante sur les deux systèmes.

OpenBSD utilise les outils pkg_add et pkg_info pour installer et rechercher les paquets.

La commande de gestion de paquets de FreeBSD s’appelle « pkg » et toutes les opérations sont réalisées avec ce seul outil. Cette dernière approche semble plus conviviale.

Lequel est le plus sûr : OpenBSD ou FreeBSD ?

OpenBSD et FreeBSD mettent l’accent sur la sécurité. FreeBSD est un système plus polyvalent, mais OpenBSD se distingue par son approche obsessionnelle du codage et de la conception du système. Ceux qui sont réellement préoccupés par la sécurité choisiront probablement cette dernière solution.

Popularité

Bien que la popularité ne doive pas être le seul critère dans le choix d’un système d’exploitation, elle influe sur la disponibilité des logiciels et le niveau de support. Bien qu’OpenBSD soit reconnu pour son dévouement à la sécurité et pour son approche originale de ses versions, FreeBSD semble bénéficier d’un soutien plus large.

Il est difficile de mesurer l’utilisation réelle de ces deux systèmes, mais FreeBSD est mieux classé qu’OpenBSD sur distrowatch.com en septembre 2023, en se basant sur les visites des pages web.

Choisissez le bon BSD pour le bon usage

Le choix entre OpenBSD et FreeBSD peut paraître difficile. La décision dépendra en grande partie du niveau de sécurité recherché. Si vous recherchez un système sécurisé et robuste, OpenBSD est un bon choix. Pour un système BSD plus polyvalent, optez pour FreeBSD ou NetBSD.