Les marchés financiers observent attentivement le dollar américain, qui a récemment affiché un affaiblissement significatif, principalement en raison des spéculations entourant une nomination anticipée pour le prochain président de la Réserve fédérale. Cette évolution, associée à des préoccupations plus larges concernant l’économie américaine, indique des dynamiques changeantes dans les allocations d’actifs mondiales et les attentes en matière de politique monétaire.
Direction de la Fed et politique monétaire
Le dollar américain a récemment atteint son plus bas niveau en trois ans suite à un rapport du Wall Street Journal, signalant que le président Donald Trump pourrait annoncer son choix pour succéder au président de la Fed, Jay Powell, avant l’expiration de son mandat en mai 2026. Cette perspective a intensifié les attentes du marché quant à un assouplissement plus précoce des taux d’intérêt, une politique que le président Trump a souvent préconisée. Richard Yetsenga, économiste en chef chez ANZ, a identifié cette annonce potentielle comme un facteur clé du déclin du dollar. Parallèlement, Kelvin Lau de Standard Chartered a suggéré que cela alimente la conviction d’un calendrier accéléré de réduction des taux.
Pressions économiques généralisées et vigueur de l’euro
Au-delà des spéculations immédiates concernant la Fed, la dépréciation plus large de 10 % du dollar cette année reflète des préoccupations persistantes concernant l’économie américaine. Celles-ci incluent des données manufacturières faibles et des inquiétudes croissantes au sujet de la dette nationale. Cette perception d’un ralentissement plus rapide de l’économie américaine par rapport à ses homologues mondiales contribue, selon Yetsenga, à un déplacement des investisseurs des actifs libellés en dollars. Parallèlement, l’euro s’est renforcé face au dollar, soutenu par l’engagement des alliés européens de l’OTAN à augmenter leurs dépenses de défense à 5 % du PIB d’ici 2035.
Réaction du marché et préoccupations concernant la crédibilité
La perspective d’une nomination à la Fed potentiellement influencée par des considérations politiques soulève des questions quant à l’indépendance de la banque centrale. Mitul Kotecha, responsable de la stratégie macroéconomique des marchés émergents chez Barclays, a mis en garde contre un « environnement de Fed parallèle » qui pourrait saper la crédibilité institutionnelle. En réponse à ces développements, le rendement du Trésor américain à deux ans, sensible aux taux, a chuté de 0,02 point de pourcentage pour atteindre 3,76 %. Parallèlement, les contrats à terme américains pour le S&P 500 et le Nasdaq ont légèrement augmenté de 0,1 %, reflétant les ajustements du marché aux attentes changeantes en matière de politique monétaire.