Une levée de capitaux substantielle initiée par le développeur danois de parcs éoliens Orsted, essentielle à son expansion stratégique, a été considérablement compromise par une directive gouvernementale américaine abrupte. Le Bureau de la gestion de l’énergie océanique (BOEM) a émis un ordre de suspension des travaux sur le projet Revolution Wind, presque achevé, introduisant une incertitude financière considérable et soulevant des questions sur la stabilité réglementaire des investissements dans les infrastructures énergétiques à grande échelle aux États-Unis.
- La levée de capitaux stratégique d’Orsted, d’un montant de 60 milliards de couronnes danoises, est gravement menacée.
- Le BOEM américain a ordonné la suspension immédiate des travaux sur le projet éolien Revolution Wind.
- Le projet était à un stade très avancé, avec la plupart des éoliennes déjà installées.
- Des analystes qualifient cette action de « prise d’otage politique » et prévoient des impacts négatifs sur le cours de l’action Orsted.
- Cette décision s’inscrit dans la ligne de la politique de l’administration Trump, historiquement sceptique à l’égard de l’énergie éolienne offshore.
- Le gouvernement danois, actionnaire majoritaire d’Orsted, suit la situation de près.
Suspension Imprévue des Travaux du Projet Revolution Wind
L’ordre, publié tard vendredi par le BOEM de l’administration Trump, a contraint à la suspension immédiate des travaux sur le projet Revolution Wind au large de Rhode Island. Ce développement est particulièrement perturbateur étant donné le stade avancé du projet : toutes les fondations offshore étaient en place et 45 des 65 éoliennes déjà installées. Le calendrier est exceptionnellement difficile pour Orsted, qui avait annoncé plus tôt ce mois-ci son intention de lever 60 milliards de couronnes danoises (environ 9,42 milliards de dollars) par le biais d’une émission de droits, une démarche stratégique cruciale désormais soumise à une pression considérable.
Réactions du Marché et Implications Financières
Les analystes de marché ont rapidement souligné les graves implications pour les efforts de levée de capitaux d’Orsted. Jacob Pedersen de Sydbank a décrit la situation comme un « énorme obstacle en ce qui concerne la levée de capitaux », exprimant une profonde surprise face à ce développement. De même, l’analyste d’AlphaValue, Pierre-Alexandre Ramondenc, a suggéré que l’action américaine pourrait compromettre le succès de l’émission de droits, qu’il a qualifiée de « déjà très dilutive ». Il a considéré de manière critique cette initiative américaine comme « rien de moins qu’une prise d’otage politique de la part de l’administration américaine, compte tenu du stade avancé du projet ». Cette intervention réglementaire menace d’aggraver les pressions financières existantes sur Orsted, dont le cours de l’action avait déjà chuté de 30% depuis l’annonce du plan de capital le 11 août, les analystes prévoyant désormais un risque de baisse supplémentaire.
Contexte Politique et Position de l’Administration Trump
Cette dernière intervention réglementaire s’inscrit dans la ligne de la position plus large de l’administration Trump concernant le développement de l’énergie éolienne offshore. Dès son entrée en fonction, le président Donald Trump a suspendu les nouvelles attributions de concessions éoliennes offshore en attendant des examens environnementaux et économiques complets. Il a constamment exprimé des critiques à l’égard de l’énergie éolienne, la qualifiant d’inesthétique, d’peu fiable et d’économiquement inefficace, reflétant une perspective politique qui privilégie les combustibles fossiles aux sources d’énergie renouvelables.
Réponse d’Orsted et Surveillance des Parties Prenantes
Orsted a indiqué qu’il fournirait une mise à jour aux investisseurs concernant l’impact complet de l’ordre, mais n’a pas précisé de calendrier pour cette divulgation. L’État danois, qui détient une participation majoritaire de 50,1% dans Orsted, suit de près la situation, comme l’a confirmé le ministre des Finances Nicolai Wammen. Ce développement souligne les importants intérêts souverains et corporatifs en jeu dans la résolution de ce différend.
(Reportage de Stine Jacobsen ; Édité par Terje Solsvik et Lincoln Feast – Reuters)