L’administration Trump poursuit des trajectoires commerciales distinctes avec les principales économies asiatiques, signalant une forte probabilité d’un accord de réduction tarifaire avec l’Inde tout en exprimant des doutes considérables quant à la conclusion d’un accord similaire avec le Japon. Ces négociations bifurquées mettent en lumière le calcul stratégique de la Maison Blanche pour remédier aux déséquilibres commerciaux perçus et favoriser l’accès aux marchés pour les entreprises américaines, avec des implications significatives pour le commerce mondial.
Négociations commerciales américano-indiennes : une voie vers la réduction des tarifs
Le Président Donald Trump a exprimé sa confiance quant à la finalisation d’un accord commercial avec l’Inde par les États-Unis, anticipant qu’un tel accord réduirait considérablement les tarifs douaniers et ouvrirait les marchés indiens aux entreprises américaines. Cette démarche vise à renforcer la compétitivité des entreprises américaines en Asie du Sud. Un résultat positif pourrait éviter la mise en œuvre d’un tarif précédemment annoncé de 26%, lequel avait été suspendu jusqu’au 9 juillet. Le Secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a confirmé que les États-Unis et l’Inde approchaient d’un accord visant à réduire les droits de douane sur les importations américaines en Inde et à empêcher une forte augmentation des propres prélèvements de l’Inde. Cependant, les discussions ont rencontré des points de friction, notamment en ce qui concerne les droits d’importation sur des biens tels que les pièces automobiles, l’acier et les produits agricoles. Le Ministre indien des Affaires extérieures, Subrahmanyam Jaishankar, tout en reconnaissant la complexité des négociations en cours, a exprimé son optimisme quant au fait que les pourparlers avaient dépassé leur moitié, soulignant la nécessité d’un compromis mutuel. Il est à noter que l’Inde est confrontée à la perspective de voir son taux tarifaire « réciproque » potentiellement passer de 10% à 27% si aucun accord n’est conclu d’ici la date limite du 9 juillet.
L’impasse commerciale américano-japonaise : doutes croissants et menaces tarifaires
Contrairement aux perspectives optimistes concernant l’Inde, le Président Trump a exprimé un profond scepticisme quant à un éventuel accord commercial avec le Japon. Ce manque de confiance découle de griefs persistants concernant les déséquilibres commerciaux, citant spécifiquement la réticence perçue du Japon à importer du riz cultivé aux États-Unis, malgré ses exportations automobiles significatives vers le marché américain. Le Président a évoqué la possibilité d’imposer des droits de douane allant jusqu’à 30% ou 35% sur les importations japonaises, une augmentation substantielle par rapport au tarif de 24% précédemment annoncé et reporté jusqu’à la date limite du 9 juillet. Le Secrétaire au Trésor Bessent a fait remarquer que différents pays, y compris le Japon, présentaient des agendas distincts dans les négociations commerciales, ce qui contribuait aux expressions publiques de doute du Président.
Contexte stratégique plus large dans le commerce mondial
Ces négociations bilatérales en cours soulignent l’approche affirmée de l’administration Trump visant à recalibrer les relations commerciales internationales. La stratégie de l’administration privilégie l’accès réciproque aux marchés et les réductions tarifaires afin de remédier à ce qu’elle considère comme des pratiques commerciales déloyales. À ce jour, la Grande-Bretagne figure parmi les rares nations à avoir obtenu un accord commercial ciblé avec les États-Unis, acceptant un tarif américain de 10% sur diverses marchandises, y compris les automobiles, en échange d’un accès au marché pour des produits britanniques tels que les moteurs d’avion et le bœuf. Les résultats des pourparlers en cours avec l’Inde et le Japon façonneront de manière significative la trajectoire future des politiques commerciales mondiales et le paysage économique de ces nations clés.