Mercedes-Benz face aux défis économiques : Stratégie de luxe et résilience du constructeur.

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By pierre



Mercedes-Benz se prépare à des perspectives financières difficiles en 2025, anticipant une baisse significative de ses revenus et un impact de plus de 360 millions d’euros sur ses résultats nets. Cette prévision souligne la réaction du constructeur automobile de luxe face à une convergence de pressions macroéconomiques, incluant la révision des tarifs commerciaux internationaux et l’intensification de la concurrence sur des marchés de croissance critiques comme la Chine.

  • Un impact financier de plus de 360 millions d’euros est projeté sur les résultats nets de Mercedes-Benz en 2025.
  • Les bénéfices du deuxième trimestre ont déjà chuté de 10 % sur un an, avec une réduction de 68 % de l’EBIT et du bénéfice par action.
  • Les ventes trimestrielles en Chine, principal marché de Mercedes, ont diminué de près de 20 % en glissement annuel.
  • L’entreprise réoriente sa stratégie vers les modèles de luxe haut de gamme et un contrôle rigoureux des coûts.
  • Les constructeurs automobiles européens investissent collectivement environ 73 milliards d’euros par an en R&D.
  • Les tarifs douaniers américains sur les voitures européennes ont été réduits de 27,5 % à 15 %.

La dernière mise à jour des résultats de l’entreprise a mis en évidence une érosion substantielle de sa rentabilité. Les bénéfices du deuxième trimestre ont déjà enregistré une baisse de 10 % d’une année sur l’autre, avec de nouvelles diminutions anticipées jusqu’en 2025. Ce ralentissement a été particulièrement manifeste dans les indicateurs financiers clés : le bénéfice avant intérêts et impôts (BAII) et le bénéfice par action ont chacun subi une réduction drastique de 68 %. Parallèlement, les ventes trimestrielles en Chine, traditionnellement le plus grand marché de Mercedes, ont chuté de près de 20 % sur un an, principalement en raison de la popularité croissante et de l’accessibilité des marques locales de véhicules électriques.

Adaptation stratégique face aux vents contraires

En réponse à ces pressions financières et à l’évolution de la dynamique du marché, Mercedes-Benz réoriente stratégiquement son approche. L’entreprise prévoit de s’appuyer davantage sur ses modèles de luxe haut de gamme, cherchant à tirer parti des marges bénéficiaires plus élevées de ces véhicules premium pour compenser une réduction anticipée du volume global des ventes. Cette stratégie est complétée par une approche rigoureuse en matière de contrôle des coûts.

Le PDG Ola Källenius a exprimé l’engagement de l’entreprise à s’adapter au nouveau paysage géopolitique. Il a souligné l’utilisation intelligente de l’empreinte de production mondiale de Mercedes-Benz et l’exécution de son programme « Next Level Performance », conçu pour renforcer la résilience organisationnelle au-delà des simples mesures d’efficacité. Un élément central de cette stratégie implique un pivot significatif vers la recherche et le développement (R&D) pour la création de produits et technologies innovants. Les constructeurs automobiles européens, en tant qu’industrie, investissent collectivement environ 73 milliards d’euros par an dans la R&D, un chiffre sans équivalent dans aucun autre secteur privé en Europe, les avancées bénéficiant souvent à des secteurs plus larges tels que les batteries, la robotique et l’intelligence artificielle.

Changements géopolitiques et impact économique

Les défis financiers sont aggravés par les ajustements de la politique commerciale, notamment les tarifs américains sur les voitures fabriquées en Europe. Alors que ces importations étaient soumises à un tarif de 27,5 % pendant une grande partie de l’année, un accord récent entre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président américain Donald Trump, a réduit ce taux à 15 %. De tels changements ont un impact direct sur la structure des coûts pour les constructeurs automobiles comme Mercedes-Benz opérant sur les marchés mondiaux.

Le secteur automobile joue un rôle central dans l’économie européenne, employant directement et indirectement environ 13,8 millions de personnes, ce qui représente un emploi sur 16 dans l’ensemble de l’UE. Cela fait de cette industrie un contributeur significatif aux revenus des ménages, en particulier dans les régions dotées de pôles de fabrication automobile établis. De plus, les seules taxes sur la propriété des véhicules à moteur contribuent environ 428 milliards d’euros par an aux trésoreries de l’UE, représentant une source de revenus essentielle pour les services publics qui dépasse l’ensemble du budget annuel de l’UE.

À l’échelle mondiale, Mercedes-Benz maintient une position forte parmi les cinq premiers constructeurs automobiles en termes de chiffre d’affaires, aux côtés des géants allemands Volkswagen et BMW. Dans le segment du luxe, elle se classe au deuxième rang mondial, juste derrière BMW. La marque continue d’être reconnue pour son ingénierie robuste, son design haut de gamme et sa réputation de fiabilité et de durabilité.