États-Unis: Des parts d’État en échange de subventions industrielles

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By pierre



Un changement de paradigme significatif est en cours dans la politique industrielle américaine, le gouvernement cherchant potentiellement à acquérir des participations directes dans des industries stratégiques bénéficiant de subventions publiques. Cette approche novatrice, particulièrement manifeste dans le secteur des semi-conducteurs, est illustrée par de récentes discussions impliquant Intel et son éligibilité aux fonds de la loi CHIPS, marquant ainsi un éloignement de l’aide traditionnelle basée sur les subventions.

  • Évolution notable de la politique industrielle américaine.
  • Recherche de prises de participation directes par le gouvernement.
  • Concerne spécifiquement les industries stratégiques subventionnées.
  • Exemple phare : le secteur des semi-conducteurs et la loi CHIPS.
  • Volonté de s’éloigner des subventions traditionnelles.

Cette stratégie en évolution est défendue par des personnalités comme Howard Lutnick, l’actuel secrétaire au Commerce, qui préconise que le gouvernement reçoive des participations sans droit de vote dans les entreprises bénéficiant de la loi CHIPS. M. Lutnick affirme qu’un tel arrangement garantirait un retour tangible pour les contribuables américains, s’alignant sur l’objectif plus large de l’administration Trump de transformer les subventions directes en capital pour le public. Cette position marque une divergence notable par rapport aux administrations précédentes, qui déboursaient généralement des fonds sans exiger de participation au capital.

Implications pour les Leaders de l’Industrie

Les implications de cette politique sont particulièrement prononcées pour les grands fabricants de semi-conducteurs. Des rapports indiquent que la Maison Blanche a discuté de l’acquisition d’une participation pouvant atteindre 10 % dans Intel, une mesure qui ferait du gouvernement son principal actionnaire. Suite à ces discussions, le cours de l’action d’Intel a augmenté de près de 7 %. Parallèlement, SoftBank a récemment consolidé sa position de cinquième actionnaire d’Intel avec un investissement de 2 milliards de dollars, soulignant l’intérêt stratégique pour l’avenir de l’entreprise. Intel a déjà obtenu une subvention de 8 milliards de dollars pour ses usines de fabrication de l’Ohio, tandis que TSMC a reçu 6,6 milliards de dollars pour son expansion en Arizona, toutes deux dans le même cadre législatif.

Cependant, des projets comme le « Silicon Heartland » d’Intel dans l’Ohio sont confrontés à des retards, la première usine devant désormais commencer ses opérations plus près de 2030. Cela souligne les complexités des investissements manufacturiers à grande échelle et l’approche prudente des leaders de l’industrie. La promotion de la production nationale de puces avancées, y compris celles cruciales pour l’intelligence artificielle, vise à réduire la dépendance vis-à-vis des fonderies étrangères comme Samsung et TSMC. Le précédent établi par les potentielles exigences de participation au capital envers Intel suggère que d’autres bénéficiaires de la loi CHIPS pourraient être soumis à des conditions similaires, ce qui incite à une réévaluation plus large de l’implication de l’État dans les entreprises critiques du secteur privé.