Une escalade significative des tensions continues entre la Maison Blanche et la Réserve fédérale a vu le président Donald Trump demander publiquement la démission du président de la Fed, Jerome Powell, intensifiant la pression sur la politique monétaire et la gouvernance de la banque centrale. Ce dernier développement ajoute une nouvelle dimension au débat de longue date sur les taux d’intérêt et la transparence opérationnelle de la Fed, suite à des allégations spécifiques de témoignage trompeur de la part de Powell.
Depuis des mois, le président Trump exprime sa frustration quant à la gestion de la politique monétaire par le président Powell, affirmant que le refus de la Réserve fédérale d’abaisser les taux d’intérêt a infligé des coûts économiques substantiels aux États-Unis. Dans une communication directe à Powell, le président a souligné que d’autres nations maintenaient des taux d’intérêt nettement inférieurs à ceux des États-Unis, réitérant sa conviction que les taux actuels sont « artificiellement élevés ». La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a rapporté le message du président, qui accusait Powell d’être « trop en retard » dans ses ajustements de politique, entraînant des pertes de « centaines de milliards de dollars » pour la nation malgré l’absence d’inflation.
Allégations de témoignage trompeur
L’appel à la démission a pris de l’ampleur suite à de sérieuses accusations de Bill Pulte, directeur de la Federal Housing Finance Agency (FHFA). Pulte a publiquement exigé une enquête parlementaire sur le président Powell, citant ce qu’il a qualifié de témoignage « trompeur » devant la commission bancaire du Sénat. Pulte allègue que Powell a fait des déclarations factuellement inexactes concernant un projet de rénovation de 2,5 milliards de dollars au siège de la Réserve fédérale à Washington, D.C. Ces inexactitudes alléguées, selon Pulte, concernaient des caractéristiques spécifiques de la rénovation, notamment une « salle à manger privée somptueuse et un ascenseur, des puits de lumière, des éléments aquatiques et une terrasse sur le toit ». La sénatrice Cynthia Lummis (R-Wyo.) a été citée par Pulte, renforçant l’affirmation selon laquelle les déclarations de Powell à la commission étaient inexactes concernant ces dépenses. Pulte a décrit la situation comme une « malversation » et une raison suffisante pour le renvoi de Powell « pour cause ».
Examen parlementaire et approbation présidentielle
Le président Trump a publiquement approuvé la position de Pulte, en republiant un article de Bloomberg sur l’appel à une enquête du chef de la FHFA sur son compte Truth Social, accompagné de la déclaration : « ‘Too Late’ should resign immediately!!! » Ces allégations ont également suscité des réactions de la part de Capitol Hill. Le président de la commission judiciaire de la Chambre des représentants, Jim Jordan (R-Ohio), interrogé sur l’appel de Pulte à une enquête, a indiqué que « tout est sur la table ». S’adressant à Bloomberg, Jordan a souligné le devoir constitutionnel de la commission de superviser le pouvoir exécutif, suggérant que les actions de Powell pourraient relever de cette compétence. La Réserve fédérale, contactée pour commenter, a refusé de publier une déclaration concernant ces développements.
La convergence des critiques présidentielles soutenues concernant la politique monétaire et des allégations récentes d’irrégularités concernant les opérations de la banque centrale marque un moment critique pour l’indépendance de la Réserve fédérale et sa relation avec les pouvoirs exécutif et législatif. L’issue de ces pressions et enquêtes potentielles aura des implications significatives pour l’orientation future de la politique économique américaine et la confiance institutionnelle.