L’intégration accélérée de l’intelligence artificielle dans tous les secteurs a involontairement alimenté une nouvelle vague de cybermenaces, élargissant considérablement le champ d’action des fournisseurs de cybersécurité. Ce changement de paradigme, caractérisé par la double capacité de l’IA en tant qu’outil de protection et arme offensive, souligne la demande croissante de défenses numériques robustes, même si des entreprises comme CrowdStrike naviguent entre des dynamiques de marché complexes et les attentes des investisseurs.
La prolifération des capacités avancées d’IA ne se contente pas d’améliorer les méthodologies de cyberattaques existantes, mais « crée activement plus d’adversaires », comme l’a formulé George Kurtz, fondateur et PDG de CrowdStrike. Les acteurs malveillants exploitent désormais les grands modèles linguistiques (LLM) publics pour automatiser et affiner leurs attaques, permettant aux logiciels malveillants d’interroger dynamiquement les systèmes, de déterminer les détails de l’environnement et de générer des scripts personnalisés pour l’exfiltration de données. Cette utilisation sophistiquée de l’IA par les acteurs de la menace exige une réponse de cybersécurité tout aussi avancée et adaptative, stimulant la demande de solutions innovantes.
La performance financière de CrowdStrike au deuxième trimestre a réflété cette demande accrue du marché, avec des ventes en hausse de 21 % d’une année sur l’autre, atteignant 1,17 milliard de dollars. Le revenu annuel récurrent (ARR) a également affiché une croissance robuste, s’améliorant de 20 % par rapport à l’année précédente pour atteindre 4,66 milliards de dollars. Ces chiffres soulignent l’investissement continu des entreprises dans le renforcement de leurs infrastructures numériques face à un paysage de menaces en constante évolution.
Malgré une forte croissance du chiffre d’affaires, les prévisions de l’entreprise pour le trimestre en cours ont présenté un tableau nuancé. CrowdStrike a projeté des ventes comprises entre 1,21 milliard et 1,22 milliard de dollars, légèrement en dessous des attentes de 1,23 milliard de dollars de Wall Street à l’époque. Bien que la borne inférieure de leurs prévisions de ventes annuelles ait été légèrement augmentée à 4,75 milliards de dollars, certains analystes, dont Joseph Gallo de Jefferies, se sont interrogés sur la raison pour laquelle les projections de revenus n’ont pas bénéficié plus directement de la hausse des attentes en matière d’ARR, suggérant de potentiels vents contraires à court terme liés aux remises ou aux incitations pour les partenaires.
Suite à la publication de ses résultats le 27 août, les actions de CrowdStrike ont connu une légère baisse de 0,3 %, contrastant avec un léger gain pour l’indice S&P 500 plus large. Cependant, le titre a maintenu une forte performance depuis le début de l’année, augmentant de 22 %. Le PDG Kurtz reste confiant quant à la trajectoire de l’entreprise, affirmant que l’activité s’est « accélérée » et prévoyant une croissance forte et soutenue jusqu’à la seconde moitié de 2025. Cet optimisme est étayé par une forte rétention de la clientèle, même après une panne importante survenue un an auparavant, que Kurtz attribue à l’efficacité et à la valeur de leur plateforme technologique pour « stopper la violation ».