L’administration Trump a lancé un « Plan d’action » ambitieux visant à consolider le leadership des États-Unis en matière d’intelligence artificielle, une stratégie qui s’apprête à déclencher d’importants défis juridiques et techniques. Cette initiative, faisant suite à l’abrogation de politiques clés de l’IA précédentes, met l’accent sur l’accélération de l’infrastructure nationale d’IA, l’expansion des exportations de technologies et, de manière plus controversée, l’exigence d’éliminer les biais idéologiques des modèles d’IA fondamentaux. Les directives reflètent une intention claire de remodeler le paysage réglementaire et opérationnel du développement et du déploiement de l’IA aux États-Unis.
- L’administration Trump a lancé un « Plan d’action » pour affirmer la primauté des États-Unis en intelligence artificielle.
- Le plan vise à accélérer l’infrastructure nationale d’IA, à développer les exportations technologiques et à éliminer les biais idéologiques.
- Le gouvernement américain n’interagira qu’avec des systèmes d’IA basés sur « la vérité, l’équité et une stricte impartialité ».
- Le plan cherche à démanteler les obstacles juridiques existants, y compris les réglementations étatiques et les lois sur le droit d’auteur.
- Un décret exécutif exige des algorithmes sans biais, interdisant l’acquisition de technologies d’IA partisanes par les agences fédérales.
Le Président Trump a formulé la position de l’administration lors d’un Sommet sur l’IA à Washington, D.C., déclarant que le gouvernement américain n’interagirait désormais qu’avec des systèmes d’IA incarnant « la vérité, l’équité et une stricte impartialité ». Le plan cherche également à démanteler les obstacles juridiques existants, y compris les réglementations spécifiques à chaque État en matière d’IA, les stipulations environnementales et les lois sur le droit d’auteur, qui sont considérées comme entravant l’innovation et le déploiement de l’IA.
Les Défis de la Neutralité Algorithmique
Un point central de discorde, et une cible probable de litiges, est le décret exécutif exigeant des algorithmes sans biais. Cet ordre interdit aux agences fédérales d’acquérir des technologies d’IA perçues comme imprégnées de biais partisans ou d’agendas idéologiques. Des constitutionnalistes et des experts en technologie prévoient d’importants obstacles juridiques, notamment des contestations au titre du Premier Amendement concernant la discrimination fondée sur les opinions. Mark Lemley, professeur de droit des technologies à l’Université de Stanford, a commenté la difficulté intrinsèque, affirmant que « tout décret exécutif qui prétend exiger la neutralité de l’IA ne comprend pas comment l’IA fonctionne ». Il a en outre averti que le fait de refuser des contrats gouvernementaux aux développeurs en raison des points de vue intégrés dans leurs technologies pourrait déclencher des différends constitutionnels.
L’avocate spécialisée en technologie, Star Kashman, a fait écho à ces préoccupations, soulignant que si le concept d’IA impartiale est séduisant en théorie, sa mise en œuvre pratique limiterait sévèrement l’utilité des systèmes d’IA, particulièrement à leur stade de développement actuel. Kashman a expliqué que tous les systèmes d’IA portent intrinsèquement des biais, en grande partie parce qu’ils sont entraînés sur de vastes ensembles de données compilées à partir de contenu généré par l’humain sur Internet. Puisque les créateurs humains imprègnent inévitablement leur travail de leurs propres biais, ceux-ci se reflètent ensuite dans les modèles d’IA qui traitent cette information. En outre, les ordres de l’administration semblent pénaliser les entreprises sur la base d’interprétations subjectives des orientations idéologiques de leurs systèmes d’IA ou de leurs ensembles de données d’entraînement, soulevant des questions complexes sur qui détermine la norme de « biais » et ce qui constitue la « vérité » dans un contexte algorithmique.
La portée ambitieuse du plan d’action de l’administration en matière d’IA, en particulier sa position controversée sur la neutralité algorithmique, prépare le terrain à des batailles juridiques prolongées. Ces litiges pourraient influencer de manière significative la trajectoire future du développement de l’IA, des acquisitions gouvernementales et du paysage technologique et économique plus large aux États-Unis.